La Métropole de Lyon annonce jeudi 2 février la création de navettes fluviales. A Lyon, il existait déjà des transports en commun sur la Saône à la fin du 19e siècle.
La Métropole de Lyon vient d'annoncer la création de navettes fluviales sur la Saône comme futur moyen de transport en commun.
Ou plutôt le président de la Métropole, Bruno Bernard, soumet, jeudi 2 février, au conseil d'administration de l'autorité des transports (Sytral) dont il est aussi à la tête, une délibération visant à créer une navette sur la Saône, à l'horizon 2025.
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Quatre bateaux d'une capacité de 70 à 90 passagers, en service de 7 heures du matin à 21 heures le soir, relieront le quartier de l'industrie à Vaise, à l'église Saint-Nizier, sur le quai Saint-Antoine avec "une fréquence-cible de 15 minutes en heure de pointe".
Juin 1864, les premiers bateaux vapeur omnibus
Une nouveauté ? Non. En juin 1864, un siècle et demi plus tôt, ont été mis à l'eau dix bateaux, sur la Saône, reliant La Mulatière, à proximité du Confluent, à Vaise, avec le dimanche, un allongement jusqu'à L'Ile-Barbe. Vingt-cinq pontons sont disposés sur le trajet, permettant une navette quotidienne de 6 heures du matin à 20 heures le soir, avec un passage toutes les dix minutes aux heures de pointe.
Fabriqués dans le quartier de La Mouche, à Gerland, les Lyonnais les surnomment assez naturellement les "bateaux-mouches" (qui sont, donc, bien nés à Lyon, n'en déplaise aux touristes qui les empruntent à Paris).
Il s'agit bel et bien d'un nouveau mode de transport en commun, le gestionnaire du service s'appelant la "Compagnie des bateaux omnibus" qui n'est autre que l'ancêtre de nos actuels TCL.
Le Dictionnaire historique de Lyon donne plus de détails sur les bateaux mus par la vapeur avec chaudière et coque en tôle, "capables d'embarquer cent cinquante personnes, chauffés l'hiver et (offrant) un excellent confort ainsi qu'un bar servant aussi bien de l'alcool que des petits-déjeuners".
Le succès est immédiat, malgré deux graves accidents, le premier un mois après la mise en service (une trentaine de morts) et le second en septembre 1866.
En 1871, rapporte le Dictionnaire historique de Lyon, quatre millions de voyageurs empruntent les bateaux-mouche. En 1882, une ligne directe Perrache-l'Ile-Barbe est créée, avec un passage de bateau toutes les 30 minutes.
Le tarif du voyage coûte 15 centimes contre 25 centimes pour les omnibus à chevaux.
Fort de l'engouement des Lyonnais pour ce mode de transport sur leur rivière, d'autres compagnies font leur apparition : les "Guêpes" et les "Abeilles" rivalisent avec les bateaux-mouches qui, en 1913, disparaîtront avec la création d'une ligne de tramway reliant Pont-Mouton à l'Île-Barbe.
2025 annonce donc le retour à Lyon des navettes de transports en commun fluvial.
Très sceptique du concept… le tracé vaise-saint antoine est deja desservi par plusieurs bus, qui seront fondamentalement plus rapide, avec des temps d’embarquement/débarquement plus courts