" 50 à 150 personnes se retrouvent " sans-solution ", chaque soir, malgré leur demande d'hébergement d'urgence auprès du 115 ". Marine Fourié, la représentante du collectif des Enfants de Don Quichotte brandit la menace d'une action coup de poing, pour obtenir des engagements de l'Etat.
Il y a deux ans, les Enfants de Don Quichotte avaient planté leurs tentes Canal Saint Martin (à Paris) et place Bellecour, à Lyon. Cet hiver, l'association veut se mobiliser à nouveau pour les centres d'hébergement lyonnais, contraints de laisser dehors une centaine de personnes par soir. " Il faut plus de places à Lyon. L'Etat ne fait que du bricolage, on ajoute 5 lits de camp par-ci, par-là. Les associations sont obligées " les tripes tordues " de remettre à la rue tous les trois jours les sans-logés, c'est un système de rotation ahurissant, contraire à l'article 4 de la loi DALO " déclare Marine Fourié.
Pour la première fois depuis leur création, les enfants de Don Quichotte se sont alliés aux syndicats (CFDT, CGT, FSU, UNSA et Solidaires) pour concrétiser leur action. " Les salariés font maintenant partie des sans logés, il ne s'agit plus de SDF isolés mais de familles avec enfants ", ajoute Marine Fourié.
Rosario Elia, représentant de la FSU, ajoute que " les écoles lyonnaises sont aussi touchées, dans le 8e arrondissement, un écolier et sa famille originaire des Comores sont contraints de dormir dans une cave, c'est une idée insoutenable en démocratie ".
Marine Fourié a tenu à préciser : " ce n'est pas la faute des Roms, on s'en sert pour masquer la réalité. Ce ne sont pas les Roms qui appellent le 115, il y aurait sinon plus de 400 appels sans solutions chaque soir ".
Le maire du 1er arrondissement, Nathalie Perrin-Gilbert, venue en personne soutenir cet appel commun, a ajouté à ce propos : " les Roms, c'est la logique du bouc émissaire. Certaines familles vont, depuis 4 ans, de campement en campement et rien n'est fait ".
Les Enfants de Don Quichotte appellent ainsi le gouvernement à réagir et à donner davantage de moyens à la DDASS. Claude Magnion, représentant de Solidaires affirme : " On n'acceptera plus les larmes de crocodile si quelqu'un venait à mourir de froid cet hiver. L'Etat doit se poser des questions sur le problème du froid, comme il l'a fait tardivement pour la canicule ".
Pour les Enfants de Don Quichotte, cet appel sera décisif. Selon Marine Fourié, " si les sans-solutions persistent dans les quinze jours à venir, il y aura des actions coup de poing. Des tentes sur les berges du Rhône, mais pas seulement : nous avons de nouveaux partenaires, l'action sera de taille ".
Photo : Fabrice Catérini
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