Co-président de l'association de solidarité marocaine de Lyon, Assou El Marzouqi était au Maroc lorsqu'un séisme de magnitude 7 a frappé le pays. Il raconte ce qu'il a vu sur place.
"Dans un village, j'ai rencontré une personne qui m'a raconté qu'ils sont environ 40 familles, et que presque tous les hommes sont morts dans le séisme. Il ne reste plus que les femmes et les enfants." Assou El Marzouqi, est l'un des présidents de l'association lyonnaise de solidarité marocaine. Lorsqu'un séisme de magnitude 7 a frappé Marrakech et ses alentours le vendredi 8 septembre, il se trouvait à Casablanca, à 250 km de là.
"Sincèrement, la solidarité est extraordinaire"
Lundi, il a pris la route direction Marrakech, pour tenter d'évaluer les besoins sur place et envoyer ensuite du matériel, grâce aux plus de 9 000 € déjà recueillis par l'association. "C'est très difficile de dire ce dont les gens ont besoin, confie-t-il. L'accès à certains villages est compliqué, presque impossible, il y a des endroits où les routes sont bloqués par les éboulements." Plusieurs villages touchés aux alentours de Marrakech sont situées dans des régions montagneuses, "la vraie montagne", insiste Assou El Marzouqi.
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Sur place, ce Franco-marocain a vu des gens "tenter de s'organiser d'un coup, prendre ce qu'ils peuvent dans leur voiture depuis Marrakech et essayer d'aller aider les villages alentours". "Sincèrement, la solidarité est extraordinaire, les gens viennent aider avec tout ce qu'ils ont. Ils se déplacent partout, ils ramassent ce qu'ils peuvent", lance Assou El Marzouqi. Des tentatives parfois risquées. Un groupe de six personnes parti apporter de l'aide en voiture a vu un rocher tomber à quelques mètres de leur véhicule sur une route de montagne. "Ils annoncent plus de 2 500 morts, mais moi je pense qu'on va dépasser les 4 000, déplore Assou El Marzouqi. Il y a des villages où les secours ne sont même pas encore arrivés."
"Les Marocains ont beaucoup apprécié la solidarité internationale"
"L'urgence, c'est le logement. Dans un mois, il y aura l'hiver, la pluie. Il y a des villages où il n'y a plus rien, il va falloir déplacer les gens", s'inquiète le président de l'association de solidarité marocaine. Dans les régions montagneuses bordant Marrakech, l'hiver est rude et la neige fréquente, "il va vraiment falloir reconstruire très vite", insiste-t-il. Pour l'heure, le Maroc refuse l'aide proposée par la France. Mais pour Assou El Marzouqi, ce n'est pas un problème : "Si vous avez du matériel ou des dons à amener, personne ne vous en empêchera", explique-t-il avant d'ajouter : "Les Marocains ont beaucoup apprécié la solidarité internationale, tout le monde m'en parle."
"L'urgence, c'est le logement" Une évidence après chaque tremblement de terre en zone urbanisée !