Photo d’un élevage par L214

L214 s'attaque à l'un des élevages de Maître Coq

L'association basée à Lyon de défense des animaux, L214, publie une vidéo choquante sur l'un des élevages vendéens de la marque Maître Coq. Ce samedi, une action est prévue à Lyon, place Louis Pradel pour contester contre les méthodes de l'élevage.

Les poulets sont maltraités, les consommateurs trompés. C'est ce que révèle l'association lyonnaise L214 dans une vidéo de 14 minutes tournée dans un élevage de volailles en Vendée. L'entreprise en cause, Maître Coq, serait l'auteur d'une fausse communication. Elle promet un élevage privilégiant le bien-être animal et bannit l'usage d'antibiotique. Or, les images tournées fin avril et début mai 2018 démontrent tout l'inverse. L'association a déposé plainte pour publicité mensongère auprès du jury de déontologie publicitaire.

Des animaux entassés

Sélection génétique, cadavres au milieu des poulets vivants, entassement, autant d’épreuves que subissent les volailles d'un élevage en Vendée. Les animaux filmés sont déplumés, malades et boiteux.  "Ces animaux sont en mauvaise santé à cause de la sélection génétique. Ils sont nés pour être obèses", explique Brigitte Gothière, cofondatrice de l'association. Ces volailles ne verraient pas la lumière du jour, elles seraient même agglutinées sur une litière inchangée durant leur courte existence, soit 34 jours. D'après le rapport publié par l'association, il y aurait 21,42 poulets par m2 dans l’entrepôt.

Des bactéries résistantes aux antibiotiques présentes dans la viande consommée

L'élevage donne, d'après L214, des antibiotiques en prévention via l'alimentation aux animaux: "Les antibiotiques sont donnés systématiquement à des oiseaux qui ne sont pas malades. La dose ne serait même pas suffisante pour éradiquer la bactérie si un oiseau était malade. Cela contribue juste à augmenter la résistance de la bactérie", selon Brigitte Gothière. Et cette bactérie résistante se retrouve dans la viande consommée. D'après une étude d'UFC que choisir de mars 2014, 61% des viandes de poulet ou de dinde achetées en grande surface seraient porteuses d'une bactérie résistante. Encore plus inquiétant, 23% contiendraient des bactéries résistantes aux antibiotiques de dernier recours. "En France, la consommation massive d'antibiotique par les élevages est des plus préoccupante. 105 tonnes d'antibiotiques ont été vendues sur l'année 2016 pour les seuls élevages de volailles contre 99 tonnes en 2015", peut-on lire dans le rapport.

Face à cette situation, l'association a prévu des actions un peu partout dans toute la France. À Lyon, un rassemblement sera prévu ce samedi 16 juin de 17h30 à 19h, place Louis Pradel.

De son côté, le directeur général de l'entreprise Maître Coq, Christophe Guyony, se dit "choqué par ces images" et assure qu'elles "ne correspondent pas du tout à la majorité de leurs éleveurs". L'entreprise ajoute qu'une "équipe a été envoyée sur place pour faire les vérifications et prendre les mesures nécessaires".

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