Reportage avec les salariés grévistes qui gèrent l'entrée et la sortie des produits pétroliers de la raffinerie de Feyzin.
Mardi 11 octobre, devant la raffinerie de TotalEnergies, la CGT entame son quinzième jour de grève pour une revalorisation salariale. Accompagné du bruit des klaxons des véhicules passant sous le pont de la raffinerie qui surplombe l'autoute A6, Sébastien Saliba, secrétaire CGT de la raffinerie de Feyzin affirme que "la lutte continue pour une bataille des salaires". Une bataille dont l'objectif est de rafler une augmentation des salaires de 10%, "pour rattraper l'inflation de 2022".
La grève se poursuit donc au service expédition de la raffinerie, qui gère l'entrée et la sortie des produits pétroliers.
Devant une cinquantaine de personnes agitant leur drapeaux blancs et rouges, le secrétaire CGT de la raffinerie de Feyzin clame que la position des salariés reste figée. "En 2022, il y a eu une augmentation de 2,35%. Aujourd'hui, on demande 10% en plus correspondant à l'inflation".
Une augmentation qui, souligne la direction de TotalEnergies, vient en complément "d'un avoir de 150 euros en mars pour les salariés abonnés au gaz et à l'électricité chez TotalEnergies et d'une prime énergie de 200 euros nets en juillet pour l'ensemble des salariés".
"Le salaire de 5 000 euros est un mensonge!"
Sébastien Salibat secrétaire de la CGT de la raffinerie de Feyzin
Toujours dans cette dynamique de ping-pong entre la CGT et la direction, TotalEnergies affirme que "la rémunération mensuelle moyenne d'un opérateur de raffinerie de TotalEnergies en 2022 est de 5 000 euros par mois" (lire le communiqué ici). Un élément totalement désapprouvé par secrétaire de la CGT de la raffinerie de Feyzin raffinerie : "le salaire de 5 000 euros est un mensonge, nous l'avons prouvé avec des bulletins de salaires que c'est une aberration".
On voit sur le bulletin de paie que la rémunération brute d'un salarié de Feyzin, hors 13e mois, s'élève à 3 580€ €. Soit de l'ordre de 4 000€ environ avec la prime du 13e mois. Dans son communiqué, la direction explique que la rémunération mensuelle moyenne d’un opérateur de raffinerie de TotalEnergies en France en 2022 de 5 000 € par mois inclus l'intéressement-participation. Ce qui revient, ajoute-t-elle, à "4 300 € par mois hors intéressement". Pas si "mensonger" du bulletin de paie rendu public par un salarié.
Changement de stratégie de la CGT
Se positionnant sur le côté de droit de la route pour ne pas empêcher le trafic de camions au sein de la raffinerie - un changement de stratégie radical rapport au 6 octobre où "plus aucune goutte de pétrole n' (entrait) ou ne (sortait) de Feyzin" assurait à Lyon Capitale Pedro Afonso, délégué syndical de la raffinerie -, la CGT revendique un mouvement pacifique qui fait écho dans de nombreuses industries du secteur. "C'est un mouvement sans violence. Beaucoup de camarades d'autres entreprises comme moi sont venus pour soutenir cette grève", affirme un employé du groupe Suez Lyon et membre de la CGT... Tout en contrebalançant les propos du secrétaire de la CGT de Feyzin : "même s'ils sont payés 5 000 euros, ils l'ont obtenu grâce à leur lutte".
Un grand nombre d'employés des industries des alentours avaient fait le déplacement pour venir "appuyer la position des employés de TotalEnergies". Un salarié de bioMérieux de Craponne et membre de la force syndicaliste du Rhône "nous sommes tous impactés par rapport à l'inflation et au vu des bénéfices de TotalEnergies, il n'est pas normal que les salariés n'en bénéficient pas".
Convergence des luttes
Dans cette "convergence des luttes" pour une revalorisation des salaires, Sébastien Saliba est conscient que "cela pénalise grandement les automobilistes". "Nous en sommes conscient, mais ce n'est que la conséquence des décisions du PDG de Total ."
En réponse à une communication de la direction de TotalEnergies qui incite à une reprise normale du travail, soutenant qu' "il n'y a plus aucune raison de maintenir les blocages" compte tenu de sa "position engageante et positive en vue des négociations salariales", la CGT de la raffinerie de Feyzin ne semble pas encline ni à lever le camp ni les piquets de grève : "s'il n'y a pas d'évolution, nous ne bougerons pas !".
A la différence des stations-services qui se vident, les échanges entre direction et les salariés atteignent un niveau proche de la contenance maximale du réservoir... de l'incompréhension.
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Merci à eux par leur mouvement, de faire comprendre à notre société basée sur le pétrole, qu'elle n'a aucun avenir serein.
Pour le sujet de "la guerre pour le fric", les syndicats devraient donner des cours d'économie à leur membre.
Mais on sait pourquoi ils ne le font pas : si les salariés en avaient, ils comprendraient qu'on vit dans une société de dupes.
Vive l'avenir, postmonétaire.
La CGT alias le partie communiste Français a toujours été à la botte du KGB de Moscou. Vue les circonstances on peut vraiment se demander si le FSB (ancien KGB) n'a pas gardé des antennes étroites avec les coco Francais.