Le siège d’Interpol est installé à la cité internationale à Lyon.

La candidature d’un Émirati à la présidence d’Interpol à Lyon crée la polémique

Dans un courrier adressé au président de la République, le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière, soutenu par 35 parlementaires, demande à la France de s’opposer publiquement à la candidature à la tête d’Interpol d’un haut responsable policier des Émirats arabes unis, visé par une plainte pour "tortures". 

Dans une lettre, datée du 16 juin, le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière alerte le président de la République sur la candidature à la tête d’Interpol, l’Organisation internationale de police criminelle dont le siège à Lyon, du major général émirati Ahmed Nasser Al-Raisi. La demande de l’élu du Rhône a été appuyée par 35 parlementaires de divers partis politiques, dont deux députés et quatre sénateurs du département. 

Inspecteur général du ministère de l’Intérieur des Émirats arabes unis, depuis 2015, Ahmed Nasser Al-Raisi est également en charge des services de police de la monarchie. Selon le courrier envoyé par Hubert Julien-Laferrière, il est accusé par plusieurs ONG défenseuses des droits humains "d’être directement coupable de multiples actes de répression et de torture pratiqués envers nombre d’opposants politiques au régime émirien". 

Visé par une plainte pour "tortures"en France

Par ailleurs délégué au comité exécutif d'Interpol, ce haut responsable policier est visé depuis lundi en France par une plainte pour "tortures" à l'encontre de l'opposant Ahmed Mansoor, détenu à l'isolement depuis plus de quatre ans, déposée par l'ONG Gulf Centre for Human rights (GCHR). Selon la plainte, consultée par l'AFP, il est détenu à Abou Dhabi "dans des conditions moyenâgeuses constitutives d'actes de tortures".

Pour les parlementaires, la possible nomination, en novembre prochain, d’Ahmed Nasser Al-Raisi "entrerait clairement en contradiction avec la mission de l’organisation en plus de porter gravement atteinte à sa réputation". Ils demandent donc à Emmanuel Macron et à la France "de tout mettre en oeuvre, dès à présent, pour rechercher une alternative sérieuse prompte à donner à Interpol la capacité de poursuivre son action à travers le monde".

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