Jean Michel Gaillard est directeur de recherche au CNRS au laboratoire de biométrie et biologie évolutive de Lyon. On parle chasse et sangliers dans ce "6 minutes chrono".
Dans son dernier bulletin mensuel, la Fédération départementale des chasseurs du Rhône et de la métropole de Lyon note que si le sanglier se raréfie dans les collines boisées du département, ses effectifs, en revanche, "augmentent en plaine et zone périurbaine". Une observation confirmée par la préfecture du Rhône qui atteste d’un “accroissement” de la présence des suidés “dans les espaces urbains et semi urbains” depuis 2020.
Comment explique-ton cette migration ?
"Je ne sais pas si on peut parler de migration. C'est simplement une augmentation de la population. Le sanglier fait partie de ces espèces qui s'accommode très bien du changement global qu'on connait aujourd'hui. Il s’agit d'une espèce invasive donc c'est normal qu'on le voit plus."
Mutations du monde rural ?
"Le changement de l'occupation de l'espace a sans doute un rôle dans cette occupation spatiale du sanglier mais le facteur principal est la raréfaction des hivers rigoureux, qui agissait fortement sur les populations, et aussi, malgré la pression de chasse forte, le sanglier peut réagir grâce à une reproduction assez étonnante."
Prolifération ? Invasion ?
"C'est un peu exagéré mais ce qu'il faut savoir c'est qu'on est dans une situation où on a quelques millions de sangliers en France. Avec le pouvoir reproducteur de cette espèce, chaque année on aura des centaines milliers de nouveaux sangliers. La chasse est le seul moyen de réduire le nombre global de sangliers."
Et l'agrainage dans tout ça (nourrissage supplétif, l’approvisionnement en nourriture par les chasseurs) ?
"C'est un sujet vraiment très complexe. On n'a pas toutes les réponses au niveau scientifique. Il est vrai que l'agrainage est fait pour fidéliser les sangliers sur un lot de chasse et profite à la société de chasse. Mais nos études montrent que quand on nourrit artificiellement le sanglier, on n'a pas des capacités de reproduction augmentées par rapport à la nourriture naturelle."
Agrainage , OK, mais on y incorpore des substances qui ne permettent pas la gestation des femelles.
On réduit aussi les surfaces plantées en maïs , ça économisera aussi de l'eau.
La solution des humains pour réduire les animaux qui prennent trop de place ?
La maladie.
Souvenez vous la myxomatose qui a décimé les lapins de garenne...
Mais comme dit le monsieur du CNRS, ne pas nourrir les sangliers artificiellement serait quand même la moindre des choses pour que la sélection naturelle continue son équilibre.
A noter qu'à la fin, il dit "Mais nos études montrent que quand on nourrit artificiellement le sanglier, on n'a pas des capacités de reproduction augmentées par rapport à la nourriture naturelle."
ce qui est un biais de logique : car le problème n'est pas "d'augmenter par rapport à la nourriture naturelle" mais de maintenir en vie malgré les manques potentiels de nourriture. Ce qui déforme la sélection naturelle et son principe de régulation.
Si c'est "le seul moyen": Paté de sanglier !