Champagne, huîtres, morilles et châteauneuf-du-pape pour la présentation média des Halles du Grand Hôtel-Dieu.
"Ici, nous allons inventer les halles de demain et en faire la référence dédiée à la gastronomie". Les yeux bleus de Jean-Paul Pignol brillent. Veste de cuisine au col bleu blanc rouge de Meilleur ouvrier de France bien ajustée, le pâtissier (et plus gros traiteur de la région) savoure l'effet de son slogan. L'auditoire, coupe de Taittinger "Cuvée Prestige" aux lèvres, applaudit (comme elle peut) à tout rompre. Tout ce que la ville compte de blogueurs (y compris les-petits-chats-mignons-kikoo-LOL) et de journalistes piochent dans le banc de l'écailler signé du poissonnier Jean-Luc Vianey, Meilleur ouvrier de France lui aussi. Tout le monde porte beau et affiche un large sourire. La soirée s'annonce agréable. Les gougères au fromage du boulanger Pozzoli (troisième Meilleur ouvrier de France) naviguent plus vite qu'il n'en faut pour les avaler. Les jus de fruits n'ont pas la cote.
Des bulles sinon rien, tel semble être le mot d'ordre. Avec "tenue chaude indispensable" des attachées de presse en charge de la communication de l'événement. Un "dîner de chantier" au coeur du Grand Hôtel-Dieu dans ce qui ouvrira, le 12 décembre prochain, comme les Halles du Grand Hôtel-Dieu.
Dans la grande salle de 663 m2 du Grand Hôtel-Dieu, côté quai Jules Courmont, les fils électriques pendant encore des hauts plafonds à la française, une partie est toujours interdite d'accès, la dalle ayant été posée le matin même. Au milieu, sous les projecteurs de chantier et les chauffages de terrasse parasols, une immense table d'une cinquantaine de couverts dressée. En guise d'amuse-bouche, un tartare de thon sauvage Albacore, avocat au wasabi, gingembre, huile d'olive vierge et citron vert. La résistance se dévoile avec une volaille de Bresse (très belle cuisson) aux morilles et au vin jaune, cristalline de choux vert et poêlée aux girolles. Avant le dessert, deux petites rosette de Tête de Moine avec une confiture de figue et une généreuse assiette gourmande, avant le café de Colombie et un assortiment de chocolats fins de la maison Voisin. Le tout arrosé de saint-véran "Les Bosquets" de la maison Guyot, de saint-romain blanc 2013 du domaine Leflaive et de magnums de châteauf-du-pape du Château Maucoil 2010.
2 millions d'euros d'investissement
Au moment de partir, repus, chaque convive repartait avec un sac de provisions gargantuesque (ici-même, Rabelais écrivit Gargantua et Pantagruel) des neufs artisans des futures halles.
Il faut dire que Pignol le pâtissier, Pozzoli le boulanger, Trolliet, le boucher, Vianey le poissonnier, La Mère Richard la fromagère, Le Théodore le restaurateur, Voisin le chocolatier, Guyot, le caviste et Cerise et Potiron le primeur ("plus de 510 années de savoir-faire au service du goût" dixit le dossier de presse) ont investi la rondelette somme de 2 millions d'euros. Sans compter le loyer annuel estimé à 530 000 euros (probablement renégocié). Il va donc falloir amortir. Et faire du chiffre. Car si les artisans ont à coeur de "faire de l'éducation autour leurs produits", à l'image de Jean-Luc Vianey qui promet des thématiques découverte sur les huîtres et leur terroir, ils n'en restent pas moins commerçants.
Et Patrick Muller, le responsable du site du Grand Hôtel-Dieu chez Scaprim, d'assurer à l'envi que depuis l'ouverture, le Grand Hôtel-Dieu a attiré plus de 2,8 millions de visiteurs, "soit plus de 100 000 par semaine".
Quoi de mieux donc qu'un dîner un poil VIP dans les coulisses du chantier et quelques largesses culinaires pour séduire les trendsetters, vocable très pratiqué des blogueuses-y-a-plus-de-champagne?. Promis juré, j'écris quelques lignes.
Les Halles du Grand Hôtel-Dieu à Lyon : réplique des Halles Paul Bocuse ?
Je tiens à préciser que tous les blogueurs de Lyon n'étaient pas présents à cette présentation ; )
Je ne comprends pas que le chocolatier qui représentra Lyon soit Voisin
on a quand même de bien bien bien meilleurs chocolatiers
quant au commentaire de Abrisson: on s'en fiche que les blogueurs y soient (tous) ou pas