Bérangère Préault est déléguée territoriale Rhône Méditerranée de GRTgaz. Elle était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" de Lyon Capitale pour présenter le bilan 2023 et les perspectives à venir pour son secteur.
La déléguée territoriale débute en définissant d'abord le rôle de son entreprise, GRTgaz : "Nous acheminons le gaz depuis les différentes portes d'entrée sur la France vers les grands consommateurs d'énergie qui sont des grands industriels énergivores, des réseaux de distribution de gaz, donc ce sont les réseaux qui vont ensuite vous alimenter en gaz."
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Sur le bilan, les chiffres de la consommation sont à la baisse : "Alors en 2023, nous avons consommé en région AURA 39 TWh de gaz. 39 TWh, ça représente 10% de la consommation nationale en gaz et globalement, nous constatons une rupture tendancielle de la consommation en gaz avec une baisse de moins 14% par rapport à l'année 2022." Pour l'expliquer, Bérangère Préault développe : "la principale raison, c’est la météo, puisque 2022 et 2023 sont les années les plus chaudes depuis 1900 et plus il fait chaud, moins on consomme de gaz. On pense aussi qu'il y a un changement de comportement de la part des consommateurs avec des actions de sobriété énergétique, d'efficacité énergétique, donc de moins de consommation d'énergie, mais aussi sûrement un effet prix avec le contexte de crise économique et d'inflation."
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Une baisse de la consommation qui concerne aussi le secteur de l'industrie : "La baisse est particulièrement marquée effectivement sur le secteur de l'industrie avec les centrales de production d'électricité à partir de gaz qui ont beaucoup moins consommé que l'année dernière, puisque l'année dernière, elles étaient venues en secours du système électrique suite à une défaillance du parc nucléaire. Et donc cette année, on est revenu sur un niveau normal de sollicitation de ces installations et par conséquent, une baisse de la consommation gaz. Et après, on a deux secteurs en région AURA qui sont beaucoup moins consommateurs que l'année dernière, qui sont celui du papier carton et de la chimie pour les industriels directement raccordés au réseau de transport."
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Plus de détails dans la vidéo.
La retranscription complète de l'émission :
Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler de gaz, de consommation de gaz avec Bérangère Préault qui est déléguée territoriale Rhône Méditerranée de GRT Gaz. Bonjour Bérangère Préault. Merci d'être venu sur notre plateau, on va rentrer dans le vif du sujet. Est-ce qu'en premier, vous pouvez nous dire qui est GRT Gaz ? Qu'est-ce que vous faites ? Quel est son rôle ? Voilà, il y a beaucoup d'acteurs dans l'écosystème gazier en France. Vous, quelle est votre principale fonction ?
Alors GRTGaz, c'est le principal transporteur de gaz en France. Nous acheminons le gaz depuis les différentes portes d'entrée sur la France vers les grands consommateurs d'énergie qui sont des grands industriels énergivores, des réseaux de distribution de gaz, donc ce sont les réseaux qui vont ensuite vous alimenter en gaz.
Les autoroute du gaz ?
C'est ça, GRTGaz, ce sont les autoroutes du gaz qui acheminent le gaz de part et d'autre en France.
Et alors, vous avez présenté dernièrement le bilan de l'année 2023 en région AURA. Est-ce que vous pouvez nous dire dans les grandes lignes, qu'est-ce qui constitue ce bilan ? Les gens ont plus consommé, ont moins consommé, comment ça se passe ?
Alors en 2023, nous avons consommé en région AURA 39 TWh de gaz. 39 TWh, ça représente 10% de la consommation nationale en gaz et globalement, nous constatons une rupture tendancielle de la consommation en gaz avec une baisse de moins 14% par rapport à l'année 2022.
Voilà, donc c'est quand même beaucoup, c'est nouveau, dans le sens où on avait déjà eu des baisses aussi grandes ces dernières années ou c'est assez inédit ?
Alors c'est une baisse qui se poursuit puisque nous avions déjà commencé à baisser en termes de consommation de gaz entre 2021 et 2022 et donc là, ça se confirme entre l'année 2022 et l'année 2023.
Alors, et on l'explique, la conjoncture, la météo, je sais pas, est-ce que c'est ça les causes principales ? Il y en a plusieurs, j'imagine, c'est pas une seule ?
Effectivement, la principale raison, c’est la météo, puisque 2022 et 2023 sont les années les plus chaudes depuis 1900 et plus il fait chaud, moins on consomme de gaz. On pense aussi qu'il y a un changement de comportement de la part des consommateurs avec des actions de sobriété énergétique, d'efficacité énergétique, donc de moins de consommation d'énergie, mais aussi sûrement un effet prix avec le contexte de crise économique et d'inflation.
Et les industriels aussi, la part de consommation des industriels, vous parliez de ces grands acteurs qui ont un usage professionnel de la consommation de gaz, c'est pareil aussi, ça réduit sur ce segment ?
La baisse est particulièrement marquée effectivement sur le secteur de l'industrie avec les centrales de production d'électricité à partir de gaz qui ont beaucoup moins consommé que l'année dernière, puisque l'année dernière, elles étaient venues en secours du système électrique suite à une défaillance du parc nucléaire. Et donc cette année, on est revenu sur un niveau normal de sollicitation de ces installations et par conséquent, une baisse de la consommation gaz. Et après, on a deux secteurs en région AURA qui sont beaucoup moins consommateurs que l'année dernière, qui sont celui du papier carton et de la chimie pour les industriels directement raccordés au réseau de transport.
Alors maintenant, j'ai une question volontairement un peu provocante. Est-ce que le gaz est encore un secteur d'avenir, une énergie d'avenir dans le sens où aujourd'hui, on parle énormément de rénovation énergétique et ce n'est pas forcément les produits qui consomment du gaz qui sont mis en avant. On voit que les prix ont augmenté, aujourd'hui, c'est stabilisé, mais quand même, il y a eu une variabilité. C'est en dernier temps, on parle beaucoup de pollution. Est-ce que le gaz, on peut investir dessus? Est-ce qu'on va encore en avoir pendant longtemps?
Alors, les consommations en gaz, elles baissent et elles vont continuer de baisser effectivement pour des changements d'énergie d'un certain nombre d'acteurs qui, pour décarboner leur processus, vont passer par exemple sur de l'électricité. Mais pour autant, on pense qu'il y aura toujours besoin du vecteur gazeux pour certains process industriels et pour certains usages. Et par exemple, dans la vallée de la Tarentaise, nous allons tirer 25 kilomètres de réseau pour raccorder deux industriels qui n'ont pas aujourd'hui accès au gaz et qui en ont besoin pour poursuivre leur activité industrielle et même réindustrialiser la vallée. Et on parle là de 200 emplois et 200 millions d'euros d'investissement grâce à l'accès au gaz et surtout l'accès au gaz qui est important.
D'accord. Est-ce qu'on peut aussi parler un petit peu de méthanisation? On peut le rappeler en deux mots, ce procédé qui permet de créer du gaz à partir des rejets des fermes pour aller vite des agriculteurs, des animaux, et pas que, des végétaux aussi d'ailleurs. Dans la région, est-ce que ça s'est bien développé? Est-ce que la croissance a continué de grandir sur le nombre de méthaniseurs en Auvergne-Rhône-Alpes en 2023?
Tout à fait. Aujourd'hui, c'est 50 installations qui injectent du biogaz dans les réseaux gaziers en région AURA. Et ça représente une capacité de production de l'équivalent d'une ville comme Saint-Priest. Donc ça devient significatif et les tendances sont aussi très intéressantes pour qu'il y ait de plus en plus de gaz renouvelable dans les canalisations. Et ça va se poursuivre. On imagine en 2024 l'ouverture de nouveaux méthaniseurs. Les perspectives sont bonnes.
D'accord. En deux mots, ce qu'on arrive déjà vers la fin de l'émission, on peut parler un petit peu d'hydrogène. Vous avez des grands projets avec différents partenaires, notamment un méga projet d'autoroute d'hydrogène quasiment d'Allemagne, Lyon, Marseille. Est-ce que vous pouvez nous dessiner en quelques mots ce projet?
Oui, donc aujourd'hui, effectivement, on a les autoroutes du gaz qui transportent du gaz fossile qui sera demain de plus en plus renouvelable. Et à côté, nous développons des autoroutes de l'hydrogène pour accompagner les industriels dans leur changement de process et se substituer petit à petit de leurs énergies fossiles. Ces autoroutes du gaz, elles traversent de part en part la région AURA avec une autoroute qui remonte de Marseille jusqu'à l'Allemagne, qui est dimensionnée pour transporter 10% du marché européen de l'hydrogène à terme. Donc, c'est vraiment une autoroute conséquente et qui a beaucoup de valeur pour les industriels de la région, puisqu'ils vont pouvoir se connecter sur cette autoroute et pouvoir avoir ainsi accès à de l'hydrogène compétitif, bas carbone et renouvelable. Et puis, eux aussi vont pouvoir injecter sur ces canalisations, participant ainsi au marché européen de l'hydrogène.
Très bien, ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup, Bérangère Préault d'être venu sur notre plateau pour présenter le bilan 2023 et les perspectives de 2024. Quant à vous, je vous remercie d'avoir suivi cette émission. Vous pouvez retrouver plus de détails sur lyoncapitale.fr. A très bientôt.
Vu le prix c'est normal. Maintenant, ils vont devoir l'augmenter pour compenser le manque à gagner.