Va-t-il y avoir un métro entre Lyon et Tassin ? La ligne E poursuit son chemin et va prochainement passer en phase de consultation.
En février 2018, la présidente du Sytral, Fouziya Bouzerda, présentait les résultats de l'étude de faisabilité pour la ligne de métro E entre Lyon et Tassin. Deux projets avaient été retenus sur les douze scénarios étudiés, prolongeant ainsi la promesse de Gérard Collomb faite lors des municipales de 2014.
Ainsi, le premier scénario part de Bellecour, dessert Saint-Irénée, Point-du-jour, puis Porte-d’Alaï.
La profondeur des stations est de 20/25 m, comme la ligne D actuelle. Cette ligne offrirait une bonne attractivité, selon le Sytral.
Le second part du métro A d’Hôtel-de-Ville, avec une station à Saint-Paul, soit Trion ou Saint-Irénée, Point-du-jour, une station intermédiaire à définir, puis Alaï.
Sur cette ligne, la contrainte technique est plus forte, "à cause du manque d’espace, notamment à Hôtel-de-Ville et Saint-Paul".
1,2 milliards d'euros, 60 000 trajets jour
Le coût total du chantier est estimé à 1,2 milliard d'euros, pour 60 000 trajets par jour et pourrait être éventuellement voté dès 2020, après les élections municipales et métropolitaines. Si le projet était enclenché, le métro E pourrait circuler autour de 2030. En attendant, la concertation préalable sur le métro E débutera le 4 mars pour s'achever le 6 mai 2019. Le site dédié est déjà ouvert et une première réunion publique est prévue le 4 mars à 19 heures, à l'Université Catholique de Lyon, en présence de plusieurs élus.
Durant ces deux mois de concertation, plusieurs sujets ne devraient pas manquer de s'inviter dans le débat, comme celui de l'Anneau des sciences, serpent de mer qui pourrait passer à proximité de l'éventuel terminus du métro E. Quand Lyon aura sans doute besoin de toujours plus de transports en commun en 2030, la question d'une nouvelle autoroute urbaine durant la même décennie pourrait paraître anachronique. Au-delà du métro E se dessine la nécessité d'apporter des réponses globales aux transports urbains de demain, pour les inscrire non pas dans les promesses électorales, mais dans un écosystème global et vertueux.
Bonjour
Ce projet où le SYTRAL choisit de ne réaliser qu'une des stations Saint Irénée ou Trion s'avère déjà peu satisfaisant.
Si Saint Irénée est sous le début de la rue Commandant Charcot pour offrir une correspondance rapide vers le centre ville aux lignes de bus empruntant cette voie (C20, 49) ou la côtoyant (46), elle est à plus d'un demi kilomètre de Trion et de Saint Just, dont les habitants seront les oubliés du métro E.
Tout comme seront oubliés les nombreux élèves des établissements scolaires de la rue des Farges et de la Place des Minimes, (à 1,3 km du métro) qui utilisent beaucoup l'arrêt des bus Saint Alexandre, densément desservi.
En effet la diminution des services de bus "faisant doublon" avec le métro est le corollaire habituel de la réalisation de ce dernier, conséquence d'un raisonnement bien connu : "Si on fait le métro, pourquoi envoyer autant de bus dans les embouteillages, ici ceux du chemin de Choulans et des carrefours aux deux extrémités du pont Kitchener Marchand ?"
Bref, il FAUT réaliser les deux stations.
Mais le mieux pourrait être que le funiculaire F1 devienne un système à crémaillère aux rames agrandies et au parcours prolongé en haut vers Saint Alexandre, Saint Irénée et en bas vers Bellecour.
Côté Alaï, le SYTRAL met une station à côté de la halte du Tram-train de l'ouest lyonnais. Et ... c'est tout.
Aucune réflexion n'est faite sur une coordination des services TCL et TTOL, tant sur les plans horaires que tarifs et billets et abonnements communs.
Toute suggestion faite au SYTRAL et à la Région de s'asseoir à une même table pour travailler à mettre en place un système efficace et plus utile aux habitants de la Métropole et ses environs aboutit à une réponse négative, chacun restant sur son pré carré. Même le PDU (Plan de Déplacements Urbains), œuvre du SYTRAL n'évoque que très à la marge les services ferroviaires.
En cette matière Lyon a quarante ans de retard sur les agglomérations allemandes de même taille, dans lesquelles tous les services de transport publics sont coordonnés, à la satisfaction des voyageurs réguliers ou occasionnels.
Côté centre ville, le métro D du SYTRAL nous déposerait à Hôtel de Ville ou à Bellecour, avec un temps de parcours de 25 à 29 minutes pour atteindre la Part Dieu depuis Alaï, car deux correspondances seront encore nécessaires.
Presque une demi heure pour faire 7 km, soit une vitesse entre 15 et 17 km/h !
Construit-on un métro à plus de un milliard pour se traîner ainsi ?
La question se pose encore plus fortement parce qu'avec seulement 5 ou 6 stations à l'ouest de la Saône, assez peu de gens seront desservis directement par l'une d'elles.
Tous les autres devront marcher assez longuement, ou prendre des bus, souvent pris dans des embouteillages sur les voiries étroites et sans priorité TC de l'ouest lyonnais, ce qui exigera des temps de trajet encore plus longs.
Deux correspondances seront également nécessaires après le métro E pour tous ceux qui voudront rejoindre la Confluence ou Gerland, des quartiers censés être l'avenir de Lyon.
Pourtant le prolongement du métro E plus vers l'Est - afin de rejoindre a minima une station du métro B - est une hypothèse tellement lointaine qu'on n'est pas sûr qu'elle sera seulement esquissée dans le dossier de concertation préalable.
Au final ce projet donne vraiment l'impression que toutes les études de solutions alternatives ont été rapidement jetées au panier parce qu'elles ne répondaient pas à la promesse électorale faite" à l'arrache" par le gagnant des élections municipales et métropolitaines de 2014 :
"le métro entre Alaï et le centre ville, rejoignant un échangeur de l'autoroute snneau des sciences". Point, barre.
A quoi servent alors des études de déplacement sérieuses, si la ligne a été décidée en quelques secondes dans le feu d'une campagne politique ?
Un métro pour l'Ouest Lyonnais est une très bonne chose, cependant pourquoi ne pas directement le relier à la part dieu depuis l'hôtel de ville ? le raccordement à la part dieu voir au delà est une fatalité (en plus d'être logique). En 2030 on aura un bout de métro qui s'arrête en centre ville et il va falloir attendre 2040 (ça n'a plus aucuns sens) pour voir arriver le métro à la part dieu. On demande pas un grand Paris express non plus mais juste une ligne un peu plus complète pour assurer un bon maillage et un meilleur confort aux usagers pour qu'ils ne fasses pas 3 changements pour se rendre dans les centralités de Part-Dieu et bientôt de Gerland.
Mais bien sûr, la priorité absolue est l'intégration du TER, et particulièrement du tram train, sur la métropole aux transports en commun. Même ticket, horaires communs et complémentarité dans l'aménagement des lignes plutôt que doublons (comme c'est déjà le cas à Oullins). Au niveau européen cette séparation artificielle entre des lignes de transports rapides est effectivement une anomalie lyonnaise incompréhensible et nuit grandement à l'efficacité du réseau.
Avec ce projet de métro E, il faudra 2 changements pour aller à la Part-Dieu , et 3 changements pour aller à l'aéroport... il faut réfléchir à un projet qui passerait par Perrache, puis la part dieu ..