Selon une enquête régionale menée par France Assos Santé au 1er semestre 2021,"la mise à l’arrêt de la démocratie dans de nombreux hôpitaux et cliniques" a été un phénomène national, plus particulièrement marqué dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Depuis le début de la crise sanitaire, "faire entendre la voix des usagers" au sein des établissements de santé s'est avéré difficile.
"Au sein des hôpitaux de la région Auvergne-Rhône-Alpes, les instances où [la voix des usagers] doit s’exprimer se sont encore moins réunies qu’ailleurs", déclare l'association France Assos Santé Auvergne-Rhône-Alpes, au terme de son enquête régionale menée au 1er semestre 2021.
L'enquête a été réalisée auprès de 227 Représentants des Usagers (RU) de la région, bénévoles qui s'engagent à "porter la voix des usagers du système de santé" et à être "associés à l'amélioration de la qualité des services proposés par les établissements de soin". Dans le cadre de ce que l'on désigne comme la "démocratie sanitaire", la loi prévoit que ces bénévoles puissent se réunir chaque trimestre lors de réunions de la Commission des usagers (CDU), soit 4 fois dans l'année. Ces réunions permettent de "traiter et analyser les plaintes et réclamations adressées à chaque établissement afin d’améliorer l’accueil, la prise en charge et le respect des droits des usagers".
France Assos Santé Auvergne-Rhône-Alpes a ainsi "recueilli le retour d’expérience de 227 représentants des usagers", qui siègent dans les commissions de 235 établissements de santé différents dans la région, sur un total de 305. Les résultats obtenus révèlent "combien les acquis du mouvement des usagers restent fragiles". En effet, les établissements de santé sont peu nombreux à avoir maintenu le dialogue : "en 2020, moins d’un quart des Commissions des usagers ont pu se réunir au moins 4 fois (minimum légal)" dans la région AURA, "contre 40,5% à l’échelle nationale". L'année précédente, en 2019, 80% des CDU de la région avaient tenu leurs 4 réunions exigées par la loi.
L'association souligne aussi que seulement 11,6% des représentants des usagers ont été associés aux réflexions concernant la modification des modalités de visites. "46,6% des RU n’ont même pas été informés de la mise en place de dispositifs alternatifs aux visites", soulève le rapport.
"Le paradoxe est que ce recul, que nous jugeons contestable, intervient à l’occasion d’une crise sanitaire dont les effets sur les usagers, leurs proches, ont été massifs", juge pour finir le président de l'association régionale.