Gérard Essayan et Sonia Ezgulian

La cuisine, arme de soutien pour les réfugiés de l'Artsakh

Face à la situation dramatique des réfugiés arméniens de l’Artsakh , Sonia Ezgulian, Alain Alexanian et Gérard Essayan organisent un grand rassemblement caritatif le jour du Noël arménien, le 6 janvier, sous le parrainage du chef étoilé Régis Marcon, et en partenariat avec la ville de Décines.

En France, les chrétiens fêterons l'Epiphanie, commémorant "la visite des Mages venus d'orient adorer l'Enfant-Jésus, et la manifestation de la divinité du Christ au monde, lors de son baptême dans le Jourdain et de son premier miracle aux noces de Cana." (in Fêtes de la table et traditions alimentaires, Nadine Cretin).

Décines dans la métropole de Lyon, se mettra à l'heure arménienne en fêtant Noël arménien, qui a lieu à cette même date.

Alain Alexanian, spécialiste de la santé dans l'assiette, dont la cuisine est une poésie arméno-lyonnaise puisant chaque recette entre un passé actualisé et un présent régionalisé, Sonia Ezgulian, cuisinière ordinaire qui fait une cuisine extra ordinaire, et collaboratrice régulière de Lyon Capitale, et Gérard Essayan, petit-fils de maraîcher à Décines qui porte, avec Les Jardins de Vartan, très haut l’étendard de l’agriculture biologique et du circuit court se sont unis pour organiser Noël ensemble, une action solidaire pour les réfugiés arméniens d'Artsakh.

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Samedi 6 janvier, aux Halles décinoises, entre 10h et 17h, ce grand rassemblement caritatif mettra à l'honneur la street food à l'arménienne, l'occasion de (re)découvrir les odeurs de sudjuk, de basturma, de poivrons, d'oignons confits ou d'aubergines grillées. Autant de saveurs venues d'un Orient lointain, d'un pays qui s'étendait jadis du Caucase à l'Anatolie, du mont Ararat aux rivages de la Méditerranée : l'Arménie, aujourd'hui Etat indépendant et fragile.

Tous les bénéfices de la journée seront reversés au fonds arménien de France. Dès à présent, des dons peuvent être effectués sur fondsarmenien.org

Lieu : Halles décinoises - 34, rue Marat, à Décines. de 10h à 17h. Sur place ou à emporter.

A lire : Arméniens, d'ici et d'ailleurs, saveurs partagées (de Jean-Louis André et jean-François Mallet, Glénat).

A gagner :
- une journée avec le chef Régis Marcon (cueillette et déjeuner en cuisine)
- une journée avec Alain Alexanian à la Cité de la gastronomie de Lyon
- une journée avec Sonia Ezgulian (cueillette et déjeuner en cuisine)


La retranscription intégrale de l'entretien avec Sonia Ezgulian et Gérard Essayan

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui deux invités Sonia Ezgulian à ma droite et Gérard Essayan à ma gauche. Bonjour.

Bonjour.
Bonjour.

Sonia vous êtes auteur et cuisinière lyonnaise. Vou collaborez aussi chaque mois à Lyon Capitale sur un produit du mois. Gérard Essayan, vous avez fondé les jardins de Vartan qui proposent des produits de l'agriculture locale dans une démarche éco-responsable. Le 6 janvier prochain, vous organisez, avec le chef cuisinier lyonnais Alain Alexanian, une action solidaire pour les réfugiés arméniens du Karabakh.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi déjà pourquoi cette action caritative ?

Sonia Ezgulian : Parce qu'on s'est rendu compte, en fait, qu'il y avait un afflux de réfugiés qui venaient justement de la région du Karabakh qui arrivaient en Arménie et qu'il fallait trouver des solutions pour aider ces réfugiés. Alors les Arméniens ont tendance à être plutôt résilients et optimistes, mais il fallait donner un coup de main. Et autour d'un café, parce que c'est souvent comme ça que ça se passe on a pris un café ensemble, et on s'est dit on ne peut pas rester les bras croisés en attendant que les choses se passent. Et si cette année, en fêtant Noël, on faisait une action caritative simple à mettre en œuvre, bon alors on s'est relevé un peu les manches ,et grâce à Gérard on a trouvé des solutions.

Parce que le 6 janvier, je le rappelle, c'est la date du Noël Arménien.

Gérard Essayan : C'est Noël oui c'est ça.

Donc du coup alors effectivement, il y a cette action caritative donc le 6 janvier aux Halles Décinoises. Qu'est-ce qui va être prévu programmé ?

Gérard Essayan : Alors l'idée, c'est de faire quelque chose d'assez quand même festif, malgré tout, parce qu'en fait on veut être dans l'action, voilà, c'est pas la peine de se lamenter sur le sort des uns et des autres. Mais, en tout cas, c'est une belle journée, c'est une journée qui se veut festive. On va tourner autour d'une sorte d'une street food à l'arménienne, on va l'appeler comme ça parce qu'on va faire beaucoup de choses un peu à emporter, les gens pourront acheter emmener chez eux manger sur place.

Ça veut dire quoi ? Il y aura des food trucks il y aura des choses comme ça ?

On va être en mode un peu stands.

Food court, tout ça ?

Ouais, food court, voilà parce qu'il faut dire qu'on profite d'un lieu qui est très très sympa, qui a été réhabilité par la ville de Décines en 2019. J'étais au tout début du projet, dans lequel d'ailleurs nous avons créé un restaurant, qui s'appelle La Table de Vartan. Et donc c'est un lieu qui est vraiment adapté, c'est une grande, belle halle. La ville de Décines, bien sûr, au travers de Madame Fautra, son maire, est partenaire de l'événement. Et puis il y aura plein de petites surprises au long cours sur la journée du 6 avec une tombola avec des tirages.

Il y aura des lots une journée avec le chef Régis Marcon, une journée avec Alain Alexanian, avec vous Sonia Ezgulian, une journée de cueillette avec vous Gérard Essayan...

Gérard Essayan : C'est la punition ça (rires).

Non alors, il y a quelque chose qui est quand même intéressant, c'est qu'effectivement tous les bénéfices de cette action caritative seront reversés aux fonds arménien de France. Pour vous, tous les deux, quand vous avez décidé de se dire il faut qu'on fasse quelque chose est-ce que vous… Aujourd'hui si on regarde un petit peu l'actualité bon le Haut-Karabakh, maintenant c'est Bakou, il est relié à Bakou, il y a eu quand même des accords entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Est-ce que vous considérez que c'est en voie d'aller mieux...

Gérard Essayan : Déjà historiquement, nous nous sommes plongés un petit peu là-dedans c'est parce que déjà Alain Alexanian et moi-même et Sonia, nous nous avions des missions régulières il faut savoir que nous avions créé avec Alain nous avions participé à la création d'une école de cuisine dans le Haut-Karabakh à Chouhi, enfin qu'on appelle Artsakh. J'étais allé en mission justement pour pérenniser un peu l'agriculture aussi locale et les implanter mieux. Tout cela évidemment a disparu du fait de cette guerre éclair, enfin qui s'est fait très rapidement. Des accords officiellement ,non, les tractations se font plutôt entre l'Azerbaïdjan et la Turquie aujourd'hui, ce qui est encore plus dangereux parce qu'ils veulent créer une sorte de couloir entre les deux pays et qui va traverser l'Arménie de loin en large. Et voilà et le gros gros risque il est là aujourd'hui politiquement il est là.

Sonia Ezgulian : Ce sont des accords essentiellement pour échanger des prisonniers d'ailleurs ce n'est pas des accords de fonds parce que le problème reste le même. Voilà il faut bien en avoir en tête…

J'ai vu qu'il y avait aussi un appel à la communauté internationale, de 150 organisations politiques, en disant 1/ il faut que le passage de l'Arménie soit sous contrôle de l'ONU, 2/ qu'il y ait un déploiement des casques bleus à la frontière et 3/ la libération des prisonniers. Cet appel, on a l'impression que ce n'est pas entendu ?

Sonia Ezgulian : C'est-à-dire que c'est très déprimant parce qu'on voit bien le contexte actuel entre notamment Israël, on voit les problèmes différents dans différents pays du monde. Franchement, c'est compliqué parce que personne ne prend vraiment parti pour l'Arménie et on le comprend, c'est tellement impliqué, imbriqué, que c'est compliqué justement de trouver une issue une prise de position claire.

Gérard Esssayan : Et puis cette région de l'Artsakh est une toute petite enclave en fait. En gros, on a vidangé cette enclave de ses habitants, c'est comme si demain on évacuait toute la ville de Villeurbanne d'un coup en disant vous partez. Voilà donc c'est un peu la complexité du truc. Et aujourd'hui encore une fois cette journée elle est pour être dans l'action et de dire on continue malgré tout. On a perdu l'école mais c'est pas grave, on va en recréer une à Erevan on va avancer on va bouger.

C'est ce que vous expliquez, c'est effectivement il y a une résilience enfin tout le monde le dit il y a une vraie résilience chez les Arméniens. Ce Noël ensemble, c'est le 6 janvier 2024 au Halles Décinoises, à Décines, avec Alain Alexanian, Gérard Essayan et Sonia Ezgulian. Beaucoup de lots à gagner et ça ira directement pour l'Artsakh.

Sonia Ezgulian : Petite parenthèse, on peut donner, dès à présent, au fonds Arménien sur le site du fondsarmenien.org.

Vous pouvez donner si vous ne pouvez pas venir le 6 janvier. Merci beaucoup à tous les deux. A très bientôt au revoir.

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