Alors que certains ont déjà commencé leur cursus universitaire, beaucoup d'étudiants recherchent encore un logement à Lyon. Ces derniers font face à de nombreuses difficultés, notamment les critères d'admission qui deviennent de plus en plus sélectifs. Pour les étudiants étrangers, la situation se complique davantage.
"Pas de réponse", "trop de demandes", "prix excessifs". Voici les obstacles auxquels se heurtent les étudiants en recherche d'un logement à Lyon. Ce mercredi, à l'hôtel de ville, ils étaient nombreux à parcourir les différentes offres exposées à l'occasion du Salon du logement pour les jeunes. Si certains ont l'espoir de se procurer leur propre appartement avant leur rentrée, la plupart d'entre eux le cherchent encore, alors que leur année d'études a déjà débuté. Une problématique récurrente ces derniers temps, qui risque d'empirer à l'avenir. Dans la cité rhodanienne, les offres peinent à répondre aux fortes demandes, alors que l'attractivité étudiante de la ville s'intensifie d'année en année.
Une trop forte sélection
En raison du temps d'attente beaucoup trop long (2 ans en moyenne) pour disposer d'un logement dans le parc locatif social (HLM), quasiment la totalité des étudiants se dirige vers le secteur privé, où les critères d'admissions sont bien plus sélectifs. "Je cherche un logement depuis mi-août et je n'ai encore eu aucune réponse. Pour chaque offre c'est pareil, il y a toujours trop de demandes", se désole Flora. Comme beaucoup de ses homologues, cette nouvelle étudiante, pour qui les cours reprennent dans une semaine, perd peu à peu l'espoir d'avoir son appartement avant d'entamer son cursus. En effet, à partir du mois d'août, les disponibilités de logement se restreignent, alors qu'au même moment, le nombre de demandes reste encore bien élevé. "Afin de limiter les candidatures, les bailleurs augmentent les prix des loyers", affirme Samuel Langlade, responsable du Salon. Les coûts deviennent alors trop excessifs pour certains étudiants, qui voient leurs opportunités diminuer. D'autant plus qu'avec l'augmentation des prix, les propriétaires sont plus attirés par des garanties bancaires solides, que les étudiants ne sont pas tous en mesure de fournir. De même, les clients possédant un CDI sont prioritaires.
Parcoursup : premier obstacle
Commencer à chercher un logement en août n'est pas la meilleure des solutions. Mais les étudiants n'ont pas tous l'occasion d'entamer leurs recherches dès le début de l'été. Pour cause notamment, les affectations tardives délivrées par Parcoursup. Beaucoup reçoivent leur affectation lorsque les disponibilités de logement ont déjà diminué. Ces étudiants se retrouvent alors dans une sorte de cercle vicieux. "Ils ne commencent qu'à chercher un logement qu'en fin d'été, alors les prix augmentent et les critères d'admission deviennent de plus en plus difficiles, diminuant peu à peu le nombre de places pour les étudiants", explique un membre du Comité local pour le logement autonome des jeunes (CLLAJ), qui organise le Salon du Logement.
Les étrangers : les plus touchés
Parmi la foule d'étudiants dans l'atrium de l'hôtel de ville, beaucoup arrivent de l'étranger. Pour certains d'entre eux, les difficultés à s'approprier un logement s'accroissent considérablement. "Tant que je ne reçois pas les papiers nécessaires pour la location, je n'ai aucun moyen de me loger", se désole Juan, un étudiant mexicain âgé de 20 ans. Ce dernier se retrouve actuellement sans les documents qui lui permettraient de trouver un appartement dans le parc locatif privé. Déjà financièrement fragile, il doit pour l'instant se contenter de louer un appartement sur la plateforme Airbnb. Une situation fréquente pour les étudiants issus d'un autre continent. "Les étudiants étrangers peuvent avant tout se heurter à la question administrative, qui met du temps à être réglée. Ensuite, ils ont plus de difficultés à fournir une garantie bancaire", assure Samuel Langlade.
Pour les étudiants en Erasmus, qui restent à Lyon pour une courte durée (moins d'un an), la tâche s'avère également compliquée. "La priorité est accordée aux étudiants qui restent au moins une année. Il n'y a pas assez de logements disponibles pour les étudiants en Erasmus", confie une étudiante belge, qui cherche un appartement pour seulement 5 mois. Même si plusieurs organismes publics, tels que le centre régional des œuvres universitaires et scolaires de Lyon (Crous), améliorent l'accès aux logements pour les étudiants, leur capacité en places est toutefois limitée. Quant à la collocation, qui reste très prisée, elle comporte néanmoins trop d'imprévus et tous les propriétaires ne l'acceptent pas. En 2030, Lyon pourrait compter jusqu'à 40 000 étudiants en plus, mais pourront-ils encore se loger à proximité de leur lieu d'apprentissage ?