Lors du conseil régional des 19 et 20 décembre, les différents partis de gauche à la Région Auvergne-Rhône-Alpes ont alerté le Gouvernement sur la situation financière de l’enseignement supérieur pour 2025.
Alors que le 3 décembre dernier l’université Lumière Lyon 2 et l’École normale supérieure (ENS) de Lyon alertaient sur leur situation financière "dramatique", les différents partis de gauche à la Région Auvergne-Rhône-Alpes se sont également saisis du sujet les 19 et 20 décembre lors du dernier conseil régional. Dans un communiqué adressé au gouvernement lundi 23 décembre, les groupes Socialiste, Écologiste et Démocrate, Écologistes, Insoumis, Communistes et le Parti radical de gauche alertent sur la "crise financière et structurelle alarmante" traversée par les établissements de l’enseignement supérieur. Ces derniers enregistrent de graves déficits en 2024. Le résultat selon eux de mesures salariales non-compensées prises par l'État, telle que la hausse du point d'indice des fonctionnaires pour laquelle il a prélevé des fonds dans le budget des universités.
"Affaiblir les établissements d’enseignement supérieur publics, c’est renoncer à la mission de service public d’enseignement supérieur"
Ainsi, "pour les seuls établissements publics de notre Région, le déficit prévu pour 2024 est de 33 millions d’euros et il sera de près de 60 millions d’euros en 2025 (36 millions d’euros de non-compensation des mesures Guérini et 23 millions d’euros d’impact du CAS Pensions). Ayant perdu toute marge sur leur trésorerie, Universités et grandes écoles ne pourront rétablir l’équilibre qu’au prix d’une ponction sur les fonds de roulement, réduisant d’autant leur capacité d’investissement", déplore ainsi la gauche. Poursuivre le choix politique "d’affaiblir" les établissements d’enseignement supérieur publics aurait pour conséquence "de pénaliser l’avenir pour compenser les erreurs politiques du présent", de "réduire leur capacité à accompagner une population étudiante de plus en plus fragile" ou encore "de privilégier le recours à l’enseignement supérieur privé (qui est passé de 17 % à 27 % des étudiants depuis 2017)."
Les différents groupes de gauche appellent donc le Gouvernement à "tout mettre en œuvre pour permettre aux établissements publics d’enseignement supérieur (universités et grandes écoles) de construire des budgets 2025 et futurs à l’équilibre, notamment en assumant les charges induites par les mesures décidées nationalement sur la masse salariale et non compensées et sans en accroître les charges par de nouvelles mesures non compensées."
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