La synagogue de Lyon
© Tim Douet

La grande synagogue de Lyon célèbre son nouveau rabbin

À 27 ans, Nissim Malka a succédé hier à Isaac Elhadad dans la fonction de rabbin de Lyon.

"Rabbin, ce n'est pas un métier pour un juif." Et pourtant, à 27 ans, Nissim Malka a été intronisé hier rabbin de Lyon lors d'une cérémonie à la grande synagogue du 13 quai Tilsitt, dans le 2e arrondissement. Ses prises de parole ont été centrées sur son dévouement à la communauté. "Ce qui fait le rabbin, c'est sa communauté", a-t-il martelé.

Après avoir étudié à l'école rabbinique de France à Paris, officié en tant qu'aumônier dans les hôpitaux et les maisons d'arrêt, puis à Tours en tant que rabbin, ce débarquement en terre inconnue ne semble pas effrayer Nissim Malka. Désireux de découvrir "une nouvelle ville, de nouvelles personnes, de comprendre l'âme et le fonctionnement de la communauté", il arrive à Lyon avec une préoccupation majeure, sa communauté justement.

"Ce qui fait le prestige d'un rabbin, c'est les personnes qui le soutiennent, plus que les personnes qu'il soutient", explique Nissim Malka. Il évoque cette notion d'investissement et le besoin de "construire une confiance mutuelle pour évoluer". "Plus les personnes nourrissent une communauté, plus elle s'enrichit", estime le rabbin.

Un enfant de la balle

"Enfant d'une famille de rabbins", Nissim Malka ne se prédestinait pas pour autant à cette fonction. Rejetant même son aspect "très prenant". "Je ne comprenais pas comment on pouvait sacrifier une partie de sa vie comme cela", confie-t-il aujourd'hui, avant d'ajouter que "des rencontres successives dans des contextes surprenants ont fait que je me suis retrouvé à m'engager dans cette voie". Parmi ces rencontres il y en a une qui a particulièrement marqué Nissim Malka : une discussion avec "deux jeunes rabbins particulièrement motivés qui m'ont permis de voir l'autre côté, le côté positif", qui bouleversera sa vision de la fonction de rabbin.

Convaincu, Nissim Malka entre alors à l'école rabbinique et entame un parcours impressionnant. Mais celui qui fut intronisé rabbin de Tours à 22 ans le dit clairement : "Il n'y a pas de quoi s’enorgueillir." Son parcours modèle, il ne l'a pas pensé, pas construit de longue date. Cette évolution éclair, il la doit davantage à son enseignement et à des circonstances indépendantes de sa volonté, explique-t-il.

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