La 9e édition de la Grande Tétée a lieu ce dimanche 12 octobre. À Lyon, elle se déroulera à 11h au parc de la Tête-d’Or. Cette opération vise à sensibiliser les mères à l’allaitement. En France, la durée moyenne de l’allaitement exclusif est de 3 semaines. Beaucoup moins que chez nos voisins européens.
Selon une étude dévoilée cette semaine, les Françaises se révèlent plutôt réticentes à allaiter leur enfant dans la durée. Seulement un quart des bébés sont allaités jusqu'à 6 mois, contre 33 % aux Pays-Bas et 82 % en Norvège.
L’allaitement, c’est pratique !
Le programme national Nutrition Santé préconise pour sa part l'allaitement maternel de façon exclusive jusqu’à 6 mois et au moins jusqu'à 4 mois pour un bénéfice santé. Pourtant, les chiffres augmentent : en 2006, 66 % des femmes allaitaient en sortie de maternité, contre 31 % en 1972.
Cette année, l'association insiste sur le côté pratique de l'allaitement : il ne nécessite pas de préparation, le goût du lait est varié en fonction de la nourriture de la maman. Il permet également au bébé d'être rassuré et favorise l'endormissement. À Lyon, le rendez-vous est donné à partir de 10h sur la pelouse des Ebats et la traditionnelle photo des femmes allaitantes sera prise à 11h.
Ou c’est une régression pour les femmes...
Mais il n'y a pas que les partisans de l'allaitement. Dans son dernier livre, Le Conflit – La femme et la mère, la philosophe Élisabeth Badinter s’est par exemple alarmée : la cause féministe régresserait en France depuis les années 1980. Les femmes étant sommées, dans l’air du temps écologiste, d’être des "mères idéales" employant des couches lavables ou allaitant.
Elle critique notamment la fameuse Leche League, association américaine pro-allaitement présente dans près de 70 pays. "Les bonnes élèves sont les Scandinaves, et les cancres les Françaises", note notamment la philosophe.
En tout cas, la victoire de la femme, n'est-ce pas de choisir ou non d'allaiter son bébé ?
Chaque femme doit décider en connaissance de cause; oui pour l'information objective, non pour les ligues de pression ou les ligues de moralité. Chaque grossesse est unique, chaque accouchement est une histoire différente et décider d'allaiter ou pas une affaire privée.
Sans rentrer dans le débat Badinter, la victoire de la femme est pour moi d'avoir des informations fiables sur l'allaitement et un accompagnement adapté. Puis dans un second temps seulement de choisir ou non d'allaiter son bébé. Je trouve sympa ce genre de journée car j'ai beaucoup de copines autour de moi qui n'ont pas eu l'allaitement qu'elle souhaitait pour leur premier enfant, c'est dommage. En parler permet justement de casser les préjugés !