Depuis Noël dernier, les généralistes sont en grève. Malgré un léger affaiblissement, le mouvement veut rester mobilisé pour obtenir gain de cause.
Après dix jours de fermeture des cabinets, les médecins généralistes en sont à leur troisième semaine de grève administrative. Ils continuent de protester contre le projet de loi de santé, particulièrement la généralisation du tiers payant.
Depuis le 5 janvier, les médecins pratiquent la grève administrative. Ils ont troqué les transmissions électroniques contre l’envoi de feuilles de soins papier, pour noyer l’Assurance maladie sous la paperasse.
À Lyon et dans sa région, les généralistes restent mobilisés malgré un léger essoufflement. "Le mouvement est toujours suivi, mais chaque médecin fait en fonction des revenus de sa patientèle", explique le docteur Florence Lapica, déléguée régionale du syndicat MG France. "Avec les événements nationaux de ces dernières semaines, chacun était un peu passé à autre chose. Mais, depuis jeudi dernier, nous avons relancé une campagne de mobilisation", ajoute-t-elle.
Une nouvelle journée de fermeture des cabinets est prévue pour le 5 février. En attendant, les médecins veulent continuer à mettre en place de nouvelles actions. "Les médecins sur le terrain sont déterminés à poursuivre le mouvement. Dans la région, il y a une demande pour enchaîner avec une grève de la permanence des soins", souligne le docteur Lapica.
Défendre sa cause auprès des patients
Les médecins sont soucieux de ne pas se mettre les patients à dos. Au contraire, ils s’appliquent à communiquer pour s’assurer leur soutien. "Nous venons de lancer une grande campagne d’information auprès de la population, des patients et des politiques notamment. On ressent un soutien de nos patients. Personne n’est mécontent, il faut seulement expliquer les choses", déclare Florence Lapica.
Guerre des chiffres
Si, sur le terrain, les syndicats continuent d’affirmer la mobilisation de leurs troupes, l’Assurance maladie publie des chiffres qui montrent un essoufflement du mouvement. Au niveau national, lors de la première semaine de grève administrative (du 5 au 11 janvier), les transmissions de feuilles de soins électroniques avaient chuté de 13 % par rapport à la même période en 2014. En deuxième semaine, cette chute n’était déjà plus que de 5,7 %. L’Assurance maladie n’a en revanche pas décliné ces chiffres au niveau des caisses régionales. "On sait que la caisse est très encombrée, mais on ne peut pas le chiffrer", souligne Florence Lapica.
