"La ligne claire devient la motion de Ségolène Royal"

Jusqu'à présent, le maire de Villeurbanne passait pour un fervent défenseur de Ségolène Royal, qu'il avait été l'un des tous premiers à soutenir lors de la présidentielle. Signataire avec Gérard Collomb de "la ligne claire", il a quitté ce groupe des "barons locaux" en début de semaine, au moment où une alliance avec Ségolène Royal a commencé à se dessiner.

Lyon Capitale : Quand avez vous fait le choix de Bertrand Delanoë ?
Jean-Paul Bret : C'est quelque chose qui a cheminé depuis 8 jours. Je ne l'avais d'ailleurs jamais exclu. Pour moi, il avait toujours été clair - sans jeu de mots - que la contribution "la ligne claire" n'était pas forcément destinée à devenir une motion, mais qu'elle constituait un facteur d'apaisement pour éviter un choc trop aigu des présidentiables. Ce risque s'éloigne. Et dans le même temps, la motion Delanoë s'impose un peu plus aujourd'hui qu'hier. A partir du moment où il faut trancher, il faut choisir quelqu'un capable de porter haut et fort la parole des socialistes. Mais je ne me trompe pas d'échéance. En soutenant Bertrand Delanoë, c'est bien au premier secrétaire que je pense, pas au candidat à la présidence.
Si Bertrand Delanoë réussit à la tête du PS, il deviendra un candidat logique en 2012 !
Naturellement, on peut penser que ça lui donnera un avantage pour la suite. Mais il y a aussi beaucoup d'embûches. Depuis 1977, en dehors de François Mitterrand, on a eu comme premier secrétaire Michel Rocard, Laurent Fabius, Henri Emmanuelli... Ils ont été usés par le poste. L'histoire montre que les choses ne sont pas écrites.
Le principe de "la ligne claire", c'était au contraire d'éviter à tout prix qu'un présidentiable prenne la tête du parti...
J'ai eu Gérard Collomb au téléphone pour lui dire ma position. La ligne claire a été quelque chose d'intéressant. Elle résiste difficilement au temps. Elle se heurte à la logique des motions, où il faut choisir un candidat. Je vois que la ligne claire se rapproche de Ségolène Royal. Si cela se concrétise, cela signifiera que, d'une manière ou d'une autre, elle devient la motion de Ségolène Royal. Même si elle dit qu'elle ne fait pas de sa candidature un préalable, c'est elle qui, au sein de cette alliance, exerce la plus forte attraction. C'est un fait.

Lors de la présidentielle, vous étiez un des premiers à soutenir Royal...
Je ne renie rien. Il s'agissait alors de désigner une candidate à la présidentielle. Mais on n'est plus dans cette phase là. Je ne pense pas qu'elle soit la plus apte pour être première secrétaire. Elle vient d'ailleurs un peu de le confesser. Ce qui était une qualité dans une campagne présidentielle, sa différence, ne l'est pas à la direction d'un parti. Il faut peut-être un peu plus de classicisme. Mais le côté un peu dérisoire de ce débat ne m'échappe pas : le PS est à 80% d'accord sur tout et on donne l'impression d'être divisés. On est amené à trancher sur des méthodes et des individus. Je souhaite qu'après le congrès, ces choses là soient derrière nous. Pour cela, il faudra en sortir avec un parti qui travaille et un leader qui ait une parole forte.

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