Alors que la Ville de Lyon prévoit de limiter au samedi soir la mise en lumière des 370 bâtiments de Lyon et d'éteindre l'éclairage public à Bellecour, une partie de la Presqu'ile, dans le Vieux-Lyon, le lien entre éclairage public et sécurité s’invite dans les débats.
Dès mardi soir 1er novembre, l’illumination des 370 sites patrimoniaux de Lyon sera "limitée au samedi soir jusqu’à 23 heures, et à titre exceptionnel lors d'événements" a annoncé la mairie de Lyon. Dès jeudi 3 novembre, ce sera au tour de certaines rues seront plongées dans le noir.
La mairie précise que, dans un premier temps, pour "des raisons techniques liées au réseau de distribution d’électricité", seuls certains quartiers seront concernés par l'extinction des rues : Bellecour, Croix-Rousse, une partie de la Presqu’île et du Vieux-Lyon, une partie du 3e, du 6e, du 7e et du 8e arrondissement, et le plateau de Saint-Rambert. Le reste de Lyon devrait suivre le 1er décembre, des discussions sont en cours avec les communes limitrophes à ce sujet.
Se pose dès lors la question de la sécurité. "Lorsque la monarchie décide d’imposer l’éclairage public aux principales villes du royaume, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, relate pour Lyon Capitale Sophie Reculin, docteure en histoire moderne, c’est aussi une mesure de police, car l’établissement de l’éclairage public permet de renforcer le dispositif de sécurité urbain traditionnel qui repose sur le principe du couvre-feu (la fermeture de la ville et le repli dans l’espace domestique) et de la patrouille du guet." Si, dans un premier temps, les habitants font de la résistance ("qu’on pourrait comparer à l’installation de la vidéosurveillance"), quelques décennies plus tard, ces mêmes habitants réclament des lanternes dans leur quartier.
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Sécurité
À l’heure de la lutte contre la pollution lumineuse (en 2018, le Conseil d’État avait mis sous pression Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, pour appliquer la loi Grenelle II), le lien entre éclairage public et sécurité revient en force sur le devant de la scène, et s’invite dans les débats. "Traditionnellement, les ténèbres sont associées au danger et à des entités maléfiques, au contraire de la lumière bienfaisante qui symbolise dans la ville la sécurité, le confort et l’urbanité", écrit Sophie Reculin dans Les lumières de la ville (XIXe-XXe siècle).
Selon un sondage Ipsos, commandé en 2015 par le Syndicat de l’éclairage, 91 % des Français jugent que l’éclairage public joue un rôle important "pour renforcer les conditions de sécurité le soir et la nuit". Aujourd’hui, la gestion de l’éclairage public relève des communes (en régie directe à Lyon). La décision d’extinction ou de réduction de l’éclairage est donc un choix politique des pouvoirs locaux. Fin 2017, près de 12 000 communes avaient déjà mis en place une extinction partielle ou totale des éclairages la nuit (comme Givors, dans la métropole de Lyon).
À une question d’une députée La République en marche de l’Isère sur le bilan sécuritaire des essais d’extinction de l’éclairage public la nuit, le gouvernement avait alors répondu : "à ce jour, aucun bilan sécuritaire n’existe en matière d’essais d’extinction de l’éclairage nocturne. Comme la vidéoprotection notamment, il est délicat d’établir une corrélation précise entre des décisions locales d’extinction de l’éclairage public et une évolution du nombre d’actes de délinquance." Sophie Mosser dans "Éclairage et sécurité en ville : l’état des savoirs" (2007) relève que "très peu de connaissances fiables et opérationnelles ont été dégagées en plus de 40 ans de réflexions (…) il reste encore beaucoup de travail à mener pour comprendre plus finement si l’éclairage a un rôle à jouer (et lequel) pour participer à traiter le problème, bien réel, mais plus subtil qu’il n’y paraît, de la sécurité dans les villes".
Demande des polices nationale et municipale
À Lyon pourtant, à la demande des polices nationale et municipale, la mairie de Lyon a dû renforcer l’éclairage des sorties de boîtes de nuit, sur les quais du Rhône car, explique-t-on à l’hôtel de ville, "les clients étaient trop faciles à dépouiller". Autre illustration s’il en est de la liaison ténue entre lumière et sécurité, l’adjoint en charge de l’éclairage urbain travaille "en lien" avec l’adjoint à la sécurité "pour ne pas générer de l’insécurité ou de sentiment d’insécurité", les habitants faisant remonter des remarques en ce sens lorsque les rues s’assombrissent. Dans la métropole de Lyon, la commune de Givors est revenue sur l’extinction des feux.
Sylvain Godinot, adjoint en charge de la Transition écologique de la Ville de Lyon, assure que dans les communes qui appliquent cette gestion de l’éclairage nocturne "il n’y a pas de hausse de l’insécurité et parfois les incivilités baissent même".
Selon lui, les villes concernées ont constaté "une baisse des incivilités et de l’insécurité", sans toutefois avancer de chiffres.
Pourtant, lors de la présentation du plan de sobriété de la Ville, son homologue en charge des des solidarités et de l'inclusion sociale, Sandrine Runel, avait expliqué qu'il "avait été proposé dans un premier temps d'éteindre l'éclairage public jusqu'à 5 heures du matin. On a rappelé que certains travailleurs, donc beaucoup de précaires, prennent les transports en commun dès 4h30 du matin et on voulait qu'ils puissent traverser la ville en sécurité."
La mairie reconnaît donc bien, implicitement, le lien entre éclairage public et sécurité.
Sophie Mosser, dans "Éclairage et sécurité en ville : l’état des savoirs" (2007) conclut que si "il reste encore beaucoup de travail à mener pour comprendre plus finement si l’éclairage a un rôle à jouer (et lequel) pour participer à traiter le problème, bien réel, mais plus subtil qu’il n’y paraît, de la sécurité dans les villes", elle explique que parmi les selon lesquels l’éclairage peut avoir un "impact direct" sur la criminalité de nuit, "les experts mentionnent surtout ceux qui peuvent avoir un effet bénéfique : l’amélioration de la visibilité offerte par le nouvel éclairage augmente le risque pour un malfaiteur d’être reconnu ou pris sur le fait."
Le sujet, qui revient sur le devant de la scène, mériterait de nouvelles études scientifiques, plus récentes.
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A mon avis sans eclairage plus camera de surveillance.
Ce n'est pas la 1° fois que Greg doit manger son chapeau. Dur pour un alter, ultra, extrémiste !
lumiere et securite vont ensemble evidemment
au passage si on peut creer un permis à points pour les cyclistes qui secroient les roisde la rue
Entre éclairage et illuminations, si tous les monuments, les zones commerciales, les vitrines la publicité peuvent et doivent être éteins sans problème, il faut conserver un minimum de lumière dans les agglomérations.
Pour ce faire ne conserver qu’un nombre restreint de luminaires équipés de LED, avec une gradation entrée et sortie des carrefours pour permettre à la vision de s'adapter.
Obliger les 2 roues cyclos compris à circuler feux allumer en permanence ce qui faciliterait le contrôle du bon d'équipement.
Impensable le nombre de véhicule avec contrôle technique à jour qui éblouissent ou pire où il manque un phare .
Bonsoir,si par malheur vous êtes agressé une nuit dans une rue sans lumière portez plainte . pour mise en danger de la vie d'autrui. Il est hors de question de laisser l'électorat loubard des verts faire ce qu'ils souhaitent
C'est ça, portez plainte contre le système économique qui fabrique chaque jour des voleurs (des voleurs officiels ou non), et contre l'éducation (à répartir entre l'Etat et les familles). 🙂
Le port d'un équipement réfléchissant, gilet et casque, doit être rendu obligatoire à tout utilisateur de 2 roues.
Que devient l'électricité produite par les centrales EDF la nuit, l'électricité n'étant malheureusement pas stockable?