Lundi 5 septembre, une dizaine de jours après des révélations de Médiapart concernant un chantage présumé exercé sur l’ex-premier adjoint de Saint-Étienne, une perquisition a été menée à la mairie de de la ville dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte à Lyon.
L’enquête sur l’affaire de chantage présumé à la vidéo intime dont aurait été victime pendant plusieurs années l’ex-premier adjoint de la ville de Saint-Étienne Gilles Artigues, se poursuit. Une dizaine de jours après les révélations faites par le journal Médiapart sur cette affaire, qui ont conduit à un dépôt de plainte de la part de M. Artigues contre plusieurs élus de la ville, dont le maire LR Gaël Perdriau, des agents de la police judiciaire ont procédé à plusieurs perquisitions lundi 5 septembre.
Le domicile du maire perquisitionné aussi...
Sous l’autorité des "juges d'instruction lyonnais saisis" après que l'affaire a été dépaysée à Lyon la semaine dernière, les enquêteurs ont perquisitionné la mairie de Saint-Étienne, rapporte l’AFP, ainsi que les locaux de la Métropole de Saint-Étienne et du Conseil régional, d’après Le Progrès. Le quotidien régional précise que les bureaux du maire, de son directeur de cabinet Pierre Gauttieri, et de son adjoint à l’éducation Samy Kéfi-Jérôme étaient visés. Les domiciles de ces trois personnes auraient également été visités selon nos confrères.
L'auteur des révélations faites à Médiapart, Gilles Rossary-Lenglet, qui se présente comme l'ancien compagnon de M. Kéfi-Jérôme, l’adjoint de Saint-Étienne à l’éducation, avait aussi déclaré au journal d’investigation avoir reçu ces dernières années de la mairie une offre d'emploi, qui ne s'est pas concrétisée, et la somme de 50 000 euros pour services rendus via des associations culturelles. Les perquisitions mené lundi ont d’ailleurs visé l’une des associations citées par Médiapart, Artistes de la galerie art pluriel (Agap).
"Chantage aggravé"
L’information judiciaire ouverte contre X vendredi 2 septembre, qui a rendu possible toutes ces perquisitions, s’appuie sur des chefs de "chantage aggravé", "atteinte à l’intimité de la vie privée", "abus de confiance et recels de ces infractions" et "soustraction de bien public par une personne chargée d’une fonction publique".
La semaine dernière, après la plainte de Gilles Artigues, une seconde plainte avait été déposée auprès du parquet de Lyon par Pierrick Courbon (PS), chef de file de l'opposition de gauche au conseil municipal, pour "escroquerie à la délibération" et "détournement de fonds publics" suite à ces révélations. De son côté, le maire a dénoncé la semaine dernière des accusations "ignobles" qui ont selon lui "bafoué (son) honneur et celui de (sa) famille", réservant ses commentaires sur les faits aux enquêteurs.
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