Dix-sept jours après le début de la grève des agents de nettoyage de la gare de Perrache pour dénoncer la "mise en péril" de leur emploi, les déchets s’accumulent au sein de la gare routière. Au point de pousser la Métropole de Lyon à alerter le préfet et à charger le groupe T2MC, à qui appartient l’entreprise de nettoyage.
Le 13 octobre dernier, trois jours après le début de la grève des agents de nettoyage de l’entreprise Arc-en-ciel, nous écrivions "le nettoyage de la gare routière de Perrache est dans une impasse". Quinze jours plus tard la situation n’a pas évolué, "l’état des lieux est aujourd’hui insupportable, générant des risques sanitaires et d’incidents" alerte la Métropole de Lyon, qui délègue le nettoyage du site à Arc-en-Ciel.
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Dans un communiqué envoyé mercredi 26 octobre, la collectivité explique donc qu’elle a décidé d’alerter le préfet sur cette "situation extrêmement dégradée, qui ne saurait se prolonger". La Métropole de Lyon demande également au groupe T2MC, propriétaire d’Arc-en-Ciel, de prendre ses responsabilités vis-à-vis de ses salariés, car, selon elle, "c’est bien T2MC Holding qui est responsable de la situation".
La Métropole rejette la responsabilité
Pour comprendre l’origine de la grève des agents de nettoyage, il faut remonter quelques mois en arrière lorsque la Métropole de Lyon a décidé de renouveler le marché de nettoyage du centre d’échange. En accord avec son Schéma de Promotion des Achats Responsables et "pour garantir des débouchés professionnels aux publics fragiles", la collectivité a décidé de "transformer le marché public de nettoyage de la Gare Perrache en marché réservé à des structures d’insertion".
Excluant de facto l’entreprise Arc-en-Ciel, sa vingtaine de salariés. Ce dont sa Holding T2MC aurait été informée il y a plusieurs mois, insiste la Métropole de Lyon. Un moyen pour la collectivité de se décharger donc de toute responsabilité dans ce conflit social et de pointer du doigt l’entreprise T2MC, qu’elle presse de "trouver des solutions individuelles respectueuses des qualifications et de l’ancienneté de chacun des employés".
La question de l'insertion fait débat
Mi-octobre, un représentant syndical des salariés déplorait la décision de la Métropole de changer les règles d’attribution de ce marché, expliquant que cette politique ne serait pas systématique ni appliquée à tous les marchés. Par ailleurs, les grévistes s’interrogeaient sur cette "politique d’insertion qui consiste à licencier 22 personnes", "pour les remplacer... par des emplois précaires et subventionnés".
Selon les agents grévistes, ce serait plutôt là un moyen de "se débarrasser des ex-grévistes de la gare routière de Perrache". En juin 2021, ces derniers avaient entamé une grève de 10 jours pour dénoncer le harcèlement et les humiliations d’un responsable, laissant les déchets s’amonceler dans la gare avant d’obtenir le renvoi de l’agent concerné.
Droit de réponse de T2MC (27/10/2022 - 11:44)
Suite à notre article qu'il juge "totalement déformer et mensonger" (sic) le groupe T2MC a souhaité apporter un droit de réponse, que nous reproduisons ci-dessous textuellement.
- Sur la situation de la gare
Forcément une grève rends la prestation non réalisée donc forcément dégradation de l’image à l’instant T de la gare mais nous assurons un service minimum cependant la métropole veut qu’on fasse plus que le service minimum…
- La responsabilité de T2MC
Nous ne sommes pas à l’origine de la grève mais les syndicats avec les salariés qui risquent de perdre leur travail au 31 décembre. C’est la métropole qui a décidé de changer l’attribution du marché en passant par un marché réservé. En aucune cas T2MC n’a eu le choix. Nous avons écrit à plusieurs reprises à la Métropole qui ne nous a pas répondu à nos deux courriers.
- L’information de la Métropole au groupe T2MC
Il est bien là l’origine du conflit la métropole souhaite se débarrasser de ces salariés qu’il n’apprécie pas (rappel à la grève de juin 2021 où un agent de la métropole a été exclu du site suite à des accusations contre lui). Cependant en aucun cas, ils n’ont averti le groupe et n’ont jamais fourni de justificatifs / preuves concernant cette information. Il a même été reconnu en réunion que nous avons eu le lundi 17 octobre avec des agents de la métropole (Mme VALERO et Mme Célia BERGOUNIOUX-EVEN) qu’aucune information n’a été transmise à la société.
"Schéma de Promotion des Achats Responsables" donc de la responsablité de la Métropole BB !