La Métropole de Lyon casse les prix de l’immobilier avec ses logements en Bail réel solidaire

Après plusieurs autres métropoles françaises, la collectivité lyonnaise a dévoilé, ce jeudi, ses premiers logements en Bail réel solidaire. Vendus moitié moins cher que le prix du marché, et livrés en 2023, ils doivent permettre à la classe moyenne d’accéder à la propriété en ville. 

La Métropole de Lyon a présenté ce jeudi, à Villeurbanne, son premier projet de logement en Bail réel solidaire (BRS). Créé en 2015, par la loi pour la croissance et l’égalité des chances économiques, ce dispositif, encore assez méconnu, doit permettre à la classe moyenne, notamment, d’accéder à la propriété en ville à un prix raisonnable. Le fonctionnement d’un BRS est plutôt simple, l’acquéreur achète uniquement le bâtit de son logement principale, quand le foncier, lui, est détenu par un Office foncier solidaire (OFS), en l’occurrence celui du Grand Lyon dans le cadre de la future résidence « Le Verger », dévoilée ce matin. 


"Permettre à des gens, qui ne pouvaient pas accéder au logement d’acheter à peu près deux fois moins cher que le prix du marché." Bruno Bernard, président de la Métropole.


Acheter à moitié prix

Alors que le prix moyen de l’immobilier neuf a augmenté de 18% sur le territoire de la Métropole au cours des quatre dernières années, les huit logements en BRS qui verront le jour en 2023, rue Jules Guesde, à Villeurbanne, doivent « permettre à des gens, qui ne pouvaient pas accéder au logement, d’acheter à peu près deux fois moins cher que le prix du marché », explique Bruno Bernard, le président de la Métropole.

Ainsi, les futures habitations de la résidence « Les Vergers » ont été commercialisées à 2 775 euros le mètre carré, contre environ 5 000 à 6 000 euros sur le marché actuellement. Les acheteurs, qui sont locataires du foncier, n’auront ensuite qu’a s’acquitter d’un loyer de « 127,50 euros par mois pour un T4 de 85 m2 », auprès de l’OFS, qui en a acquis la charge du promoteur immobilier Nexity. Ce dernier, pour qui ce projet est une première, souligne que pour ces huit logements ses services ont reçu « une centaine de demandes de personnes intéressées ».

La future résidence "Le Verger", verra le jour en 2023, rue Jules Guesde, à Villeurbanne.

Contrôler la hausse des prix

Ces habitations solidaires, s’adressent à des ménages ou des personnes dont les revenus sont situés en dessous des plafonds du prêt social location-accession (PSLA). À titre d’exemple, « pour un célibataire le plafond est fixé à un revenu de 32 000 euros annuels », précise Bruno Bernard, quand pour un couple avec deux enfants, sur Lyon ou Villeurbanne, cela représente environ 59 000 euros (selon le revenu fiscal de 2019).

Un dispositif attractif, qui séduit, les acquéreurs, qui achètent à moitié prix, mais aussi les municipalités. En effet, il doit également permettre de « contrôler la hausse des prix », selon le président de la Métropole et de « cranter le marché de l’immobilier, alors que les prix sont actuellement beaucoup trop élevés par rapport au pouvoir d’achat des ménages », se félicite Agnès Thouvenot, première adjointe chargée de l'habitat et de l'urbanisme au sein de la mairie PS de Villeurbanne. 

Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon, Agnès Thouvenot, première adjointe chargée de l'habitat et de l'urbanisme au sein de la mairie PS de Villeurbanne, Véronique Bédague, directrice générale du groupe Nexity et Jaitza une future propriétaire de la résidence "Le Verger", étaient présents ce jeudi pour la présentation de ce projet de logement en BRS.

Développer le BRS sur tout le territoire

La Métropole de Lyon n’entend pas s’arrêter là et souhaite développer ces logements abordables sur tout le territoire. Actuellement, « 225 logements en BRS sont déjà engagés », par la foncière solidaire du Grand Lyon, créée en 2019, qui a pour objectif d’en commercialiser 1 000 d’ici 2026. Notamment, dans le projet Part-Dieu où sont « prévus 140 à 150 logements de ce type », rappelle le président EELV de la collectivité. Avant d’ajouter que « de nombreuses communes sont intéressées par le projet et ont déjà adhéré à la foncière solidaire. Dardilly, dans les jours qui viennent, s’y ajoutera et j’ai rencontré de nombreux maires pour leur expliquer le dispositif et beaucoup sont intéressés ». 

Sur les 95 millions d’euros dédiés en 2021 à la politique foncière métropolitaine, 40 millions ont été alloués au développement de l’habitat social et abordable et donc des logements en BRS.

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