Le président de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, et le maire d’Ecully, Sébastien Michel, plantent un arbre à Ecully le 27 février. (Photo Hadrien Jame)

La Métropole de Lyon tient-elle sa promesse de planter 300 000 arbres d’ici 2026 ? 

À leur arrivée à la tête de la Métropole de Lyon en 2020, les écologistes dévoilaient un plan nature ambitieux, visant à planter 300 000 arbres d’ici 2026. À mi-parcours, l’objectif est complété à 40%, avec la plantation de près de 120 000 arbres. 

Depuis près de trois ans, l’exécutif écologiste à la tête de la Métropole de Lyon vante la qualité de son plan nature, "unique en France", selon lui. "C'est le plus ambitieux. Ce n'est pas du baratin. Il est chiffré. Ce ne sont pas que des intentions", assurait encore en mars 2022 Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole délégué à l’environnement. À leur arrivée en 2020, les écologistes avaient ainsi énoncé haut et fort leur ambition de planter 300 000 arbres d’ici 2026 et la fin de leur mandat. 

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40% de l'objectif déjà atteint

À mi-mandat, une opération de plantation organisée sur la commune d’Écully lundi 27 février a permis de faire un point d’étape chiffré. "Pour le moment on est à 40% de notre objectif. Beaucoup de plantations vont se faire en fin de mandat, notamment sur les corridors écologiques, parce que les projets ont mis 1 an, 2 ans, 3 ans à se faire avant les premiers coups de pelle", confie Pierre Athanaze. Autrement dit, en un peu moins de trois ans la collectivité aurait déjà planté près de 120 000 arbres. 

"On a mangé en trois ans l’enveloppe de 5 millions d’euros pour les arbres d’alignement, donc on va rajouter tout ce qui nécessaire, soit environ 3 à 4 millions d’euros"

Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon

Cette année, sur la période de plantation courant de novembre à fin février, un nouveau record aurait même été battu. À en croire l’élu EELV, 11 504 spécimens d’arbres et arbustes ont été plantés en alignement le long des rues et routes et dans les parcs, auxquels s’ajoutent 12 883 arbres plantés dans les milieux périurbains. Parmi les 11 504 arbres mis en terre sur cette période de plantation, on dénombre 4 000 arbres d’alignement, soit un chiffre similaire à celui de l’année dernière, où 4 384 arbres d’alignement avaient été plantés. À l’époque, Pierre Athanaze soulignait que pour ces seuls arbres d’alignement "c'est 3 fois plus qu'en 2018 (1 308) et 2 fois et demi plus qu'en 2019 (1 706)", sous la précédente majorité. 

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Une rallonge de plusieurs millions pour aller plus loin

La collectivité se félicite d’ailleurs d’avoir consommé en seulement trois ans l’enveloppe de 5 millions d’euros, allouée à la plantation des arbres d’alignement, au sein du plan nature qui bénéficie d’une ligne d’investissement de 35 millions d’euros. "On a mangé en trois ans l’enveloppe de 5 millions d’euros pour les arbres d’alignement, donc on va rajouter tout ce qui nécessaire, soit environ 3 à 4 millions d’euros", précise Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon. 

À mi-mandat, l’exécutif espère donc aller au-delà de son objectif initial de 300 000 arbres, "on sera confortable par rapport à ça", promet Pierre Athanaze, avant d’ajouter "on ne pensait pas qu’il soit possible d’arriver à trouver des espaces pour planter autant". Rappelons que ces nombreuses plantations permettent aussi de remplacer les arbres tués par les sécheresses de 2018, 2019, 2020, 2022 et de renouveler le patrimoine actuel vieillissant. Comme à Écully où il y a "beaucoup de vieux et beaux sujets, mais nous avons un trou générationnel depuis une vingtaine d’années", précise Sébastien Michel, le maire LR de la commune. 

"L’objectif n’est pas uniquement de planter et d’aligner des chiffres, mais d’apporter un vrai changement, en plantant pour embellir certes, mais aussi pour la biodiversité, pour apporter de la fraîcheur"

Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole de Lyon

La prochaine problématique à laquelle pourrait être confrontée la Métropole n’est peut être pas tant de savoir où planter, mais quoi, en raison d’une offre trop peu importante par rapport à la demande. "On a des difficultés pour trouver des arbres en pépinière parce qu’on a vraiment augmenté la cadence", admet l’élu. D’autant plus que la Métropole de Lyon est loin d’être la seule collectivité à accélérer sur la plantation d’arbres, alors que l’enjeu est de "décarbonner et capter le carbone", tout en créant des îlots de fraîcheur, insiste Bruno Bernard.

La manière plutôt que le nombre

Un enjeu de taille, "plus important que le nombre", s’agace Pierre Athanaze. "On peut faire marcher la calculette, mais l’objectif est de bien planter pour rafraîchir. On est dans une course contre la montre", martèle-t-il, après nous avoir confié il y a quelques jours, à l’occasion d‘un article sur la sécheresse hivernale, "s’il l’on veut jouer sur le climat il n’y a que ça à faire aujourd’hui".

Pour arriver à cela, la manière semble aujourd'hui tout aussi importante. Sélection d’essences adaptées au climat, une qualité de terre demandant moins d’eau, planter de manière plus dense et avec des hauteurs d’arbres différentes sont désormais autant de problématiques prises en compte par les équipes techniques. L'abattage de 120 tilleuls malades au parc de Parilly l'été dernier illustre bien la nouvelle méthode appliquée par la collectivité. Les arbres abattus ont été remplacés par 250 arbres, 600 grands arbustes et 1 200 plus petit, permettant à l'alignement de fleurir de février à novembre.

Des évolutions qui apparaissent désormais incontournables au vu de leur impact. "Si on respecte bien ces variations de hauteur on obtient une différence de température d’environ 5°c, mais en pleine canicule on peut atteindre jusqu’à 7,9°c de différence. On transforme ces plantations en îlot de fraîcheur", explique Pierre Athanaze. 

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Carte de la canopée de la Métropole de Lyon. (Source data Grand Lyon)

Après avoir beaucoup végétalisé les grandes-villes, la Métropole assume également de vouloir rattraper le retard enregistré au niveau des milieux périrurbains et corriger "un paradoxe". "Quand on regarde la carte de la canopée de la Métropole, on a moins d’arbres sur l’Est lyonnais, que dans le centre-ville de Lyon et Villeurbanne", relève le vice-président à l’environnement. Autrement dit, actuellement "les arbres sont plus en ville qu’à la campagne".

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