L’Agence pour le développement économique de la région lyonnaise (Aderly) a dévoilé ses chiffres de l’attractivité de la métropole de Lyon pour 2018. En hausse, ils marquent également un retour de l’industrie sur le territoire.
L’attractivité de la métropole de Lyon et de sa région se porte bien en 2018. Ce vendredi, l’Agence pour le développement économique de la région lyonnaise (Aderly) présentait ses chiffres pour l’année qui vient de s’achever pour un bilan en progression. Ainsi, le travail de l’agence a permis l’implantation de 116 nouvelles entreprises sur le territoire en 2018 (97 créations, 13 transferts, 6 extensions). Cela représente potentiellement 2 553 créations d’emplois programmées sur 3 ans (un chiffre qui reste une projection). Par rapport à 2017, cela arque une progression de 12,5 % pour les implantations et 18 % pour les créations d’emplois programmés. Parmi les 116 nouvelles entreprises, 51 sont de capitaux étrangers, dont 7 de Chine, l’Aderly ayant renforcé son travail sur ce territoire, attirant notamment Ehang, spécialistes des drones taxis.
Les tendances marquent également un retour de l’industrie, avec l’implantation de 22 entreprises du secteur en 2018, contre 15 en 2017. 330 emplois sont ainsi programmés sur 3 ans. Le secteur du numérique avec 33 nouvelles implantations est celui où le nombre d’emplois programmés reste le plus important : 893. Néanmoins, son extrême volatilité et une partie de ses start-up qui dépendent inexorablement des investisseurs et levées de fond pour l’instant tendent à classer ces emplois au rang des promesses à confirmer dans le temps. Au-delà de travail de l’Aderly, pour l’année 2017, plus de 19 000 entreprises ont été créées sur la métropole (les chiffres pour 2018 arriveront plus tard).
Les revers de l’attractivité ?
Populaire depuis une vingtaine d’années à Lyon, cette notion d’attractivité tend-elle à devenir anachronique dans un contexte où les métropoles ne parviennent pas toujours à l’absorber sans incident ? Pollution, hausse des prix de l’immobilier, congestion du trafic automobile, transports en commun sous tension... les revers de l’attractivité sont aujourd’hui régulièrement pointés du doigt quand la qualité de vie devient un élément incontournable pour conserver ses atouts. Le président de la métropole, David Kimelfeld, a tenu à mettre en avant cette notion : "La qualité de vie doit être au rendez-vous pour attirer les talents. Il faut être conscient de nos plus, mais ne pas nous endormir sur nos lauriers. Il faut renforcer les mobilités, aller plus en avant, y compris sur les infrastructures. Ce sont des éléments forts pour attirer les entreprises".
La question des transports
Emmanuel Imberton, président de la CCI Lyon Métropole Saint-Étienne Roanne a rappelé lui aussi l’importance des transports en commun : "Il y a une forte demande à l’Est de la part des chefs d’entreprise. On voit aussi certains salariés qui ont l’habitude du réseau parisien et qui trouvent qu’on est en retard sur la métropole". "Il y a une formidable dynamique, il faut qu’on réfléchisse avec l’ensemble des partenaires sur la mobilité de demain. Il faut continuer l’attractivité, sans les revers, accélérer les réflexions. Nous sortirons d’ici la fin de l’année le livre blanc de l’accessibilité où on posera sur la table l’ensemble des problématiques", précise Emmanuel Imberton.
David Kimelfeld a une nouvelle fois plaidé sur l'attractivité contrôlée : "Il ne faut pas lever le pied, mais qu'on maitrise notre développement, que les entreprises ne soient pas déçues des promesses faites, comme le fait que les mobilités soient meilleures par rapport à d'autres territoires. Elles doivent répondre à des demandes nouvelles de la part des entreprises et leurs salariés qui veulent se rendre sur leur lieu de travail en transport en commun. Il faut aussi que les talents qui viennent puissent se loger dans la métropole".
Lyon ne veut pas tomber gravement malade de son attractivité, mais doit encore inventer le remède qui permet de guérir des symptômes déjà présents dans toutes les métropoles. Celles qui y parviendront seront alors la reine de… l’attractivité, avec à nouveau les risques inhérents à une telle situation. Tout n’est qu’un éternel recommencement.
"On voit aussi certains salariés qui ont l’habitude du réseau parisien et qui trouvent qu’on est en retard sur la métropole". Ils oublient que le métro parisien a été construit avec les impôts de tout les français, ce n'est pas le cas des métropoles actuelles (Lille, Lyon, Toulouse, Marseille…)
Attention au retour de bâton éventuel? Avec la spéculation et les air b and b de complaisance qui retirent des locations et font monter les prix.