Avec un prix du logement qui ne cesse d’augmenter nombreux sont les étudiants qui n’arrivent pas à trouver d’appartement. Pour les aider des associations soutenue par la Métropole de Lyon font cohabiter jeunes et retraités.
Pour un étudiant, trouver un logement relève de plus en plus du parcours du combattant et la Métropole de Lyon ne fait pas exception. De l'autre côté du spectre démographique, les seniors peuvent parfois ressentir une certaine forme de solitude au fil des années. Pour répondre à ses deux problématiques, les associations le Pari Solidaire Lyon et Tim & Colette travaillent main dans la main depuis plus de 20 ans "pour essayer de mettre en lien des personnes âgées ayant une chambre libre avec des jeunes à la recherche d’un hébergement a tarif abordable", explique Marie Gourion bénévole au sein de l’une des associations.
Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon le sait, la question du logement est aujourd'hui crucial "notamment chez les jeunes" et c’est pour cela que la Métropole de Lyon annoncé ce mercredi 5 juillet vouloir accompagner plus en profondeur les acteurs du logement solidaire.
180 logements trouvés en 2022
Preuve d'un secteur en tension, pour la seule année 2022 1 000 demandes de colocation ont été effectuées auprès des associations et seulement 180 jeunes ont pu être hébergés. Un écart important potentiellement lié "à un manque de notoriété, c’est pour ça que nous attendons beaucoup du coup de pouce de la Métropole", confie Soline de l’association Tim & Colette. Au-delà de l’aspect économique de "cette colocation ", il y a aussi la vertu sociale entre deux personnes de deux générations différentes.
"La cohabitation réside dans un profond respect de l’autre. Ils m’ont beaucoup appris et j’ai beaucoup appris d’eux. J’ai été une grand-mère adoptive pour eux"
Agnès, retraitée depuis plus de 15 ans
Une vision des choses partagée par Agnès, une retraitée depuis plus de 15 ans de l’éducation nationale, qui a vu ses deux enfants partir tour à tour. "Je me suis retrouvée seul, j’avais besoin d’avoir du monde chez moi", partage-t-elle. Lors du confinement, où un nombre important d’étudiants souffraient également de la solitude, Agnès a senti qu’il lui fallait agir. Elle a donc contacté l’association Tim & Colette. Depuis, elle a accueilli deux étudiants, un pour une durée de 2 ans et un autre pour une durée de 6 mois. "La cohabitation réside dans un profond respect de l’autre. Ils m’ont beaucoup appris et j’ai beaucoup appris d’eux. J’ai été une grand-mère adoptive pour eux", explique-t-elle.
Le côté social prime aussi énormément
Ce système gagnant-gagnant entre hébergeurs et hébergés semble plaire énormément à Bastien, 24 ans et étudiant. "Je suis arrivé à Lyon, je ne connaissais personne et je n’avais pas envie d’être dans un studio seul", appuie l’étudiant en droit. Après des recherches, il est tombé sur l’association et a tout de suite trouvé un hébergeur. Deux ans après avoir trouvé "son petit cocon", il est toujours dans le même appartement et ne compte pas le quitter de sitôt. "On a une relation fusionnelle, on regarde des films ensemble on a fait le sapin lors de la période de Noël, même si c’est inscrit dans mon contrat, je n’y pense même plus", assure le jeune homme.
Les associations proposent ainsi deux contrats aux étudiants. Intitulé formule conviviale, le premier peut s'étendre sur une durée de 1 à 12 mois et demande une participation financière de 350 euros par mois (charges comprises). Le second, plus exigeant pour le locataire, mais moins cher, repose sur une formule solidaire. En plus d'une participation financière de 100 euros, le jeune s'engage à exercer une certaine forme de bienveillance à l'égard de son colocataire senior, à discuter avec lui, à échanger des repas, etc.
En mettant un coup de projecteur sur ces initiatives, l'a collectivité espère que plus de places s'ouvrent à plus de personnes. Aujourd’hui, le dispositif est accessible à des personnes de moins de 30 ans et à des personnes de plus de 60 ans, l'objectif est de l'étendre à de nouvelles catégories d'âges. "Le téléphone n’arrête pas de sonner depuis plusieurs semaines", précise Soline de Tim & Colette. En vue de préparer la rentrée prochaine, les deux associations espèrent trouver encore plus de logements par rapport à l’année 2022.
Devront-ils/elles obligatoirement partager les codes écologistes inclusifes !