Le tableau impressionniste Partie de bateau de Gustave Caillebotte, classé "trésor national" est à contempler au musée des Beaux-Arts de Lyon jusqu'au 12 décembre.
Le brouhaha laisse place au silence au musée des Beaux-Arts alors que le tableau de Gustave Caillebotte est accroché au mur, sous les yeux émerveillés des responsables politiques et étudiants présents dans la salle. Après quelques secondes de tension, le silence laisse à son tour place à une pluie d'applaudissements. Le rameur de la Partie de bateau est en place, il restera entre Rhône et Saône jusqu'au 12 décembre, bien entouré par les œuvres de Manet, Monet et Degas.
"Un trésor d'invention et d'audace"
"Dans quelques heures, le public pourra découvrir ce magnifique chef-d'œuvre, s'est félicité Sylvie Ramond, directrice du musée. Et d'ajouter : Je souhaite qu'il soit une étape incontournable dans les parcours pédagogiques au musée." Acquis par l'Etat grâce au mécénat du groupe LVMH, le tableau classé "trésor national" en janvier 2020, parfois appelé Canotier au chapeau haut de forme est entré dans les collections nationales au profit du musée d'Orsay en mars dernier. Si le groupe de Bernard Arnault a déboursé la coquette somme de 43 millions d'euros pour permettre de conserver ce chef d'œuvre en France, il bénéficiera toutefois d'une déduction d'impôt de 90 %, prévue par la loi Aillagon.
"Ce tableau est un trésor d'invention et d'audace. Avec un cadrage très frontal, cinématographique avant l'heure", décrit Christophe Leribault, directeur du musée d'Orsay. C'est ce cadrage typique de Caillebotte, davantage que sa technique largement inspirée de Manet, qui a "marqué et "choqué" en son temps, poursuit Christophe Leribault. Cet homme ramant sur l'Yerres, venu directement de Paris, a ôté sa veste mais porte toujours son costume de ville. Caillebotte représente ici un nouveau loisir de la bourgeoisie urbaine, dont lui-même faisait partie. L'artiste possédait par ailleurs plusieurs skiffs et voiliers.
"Ce rameur ne pouvait pas rester immobile"
Peinte entre 1877 et 1878, l'œuvre quittera la capitale des Gaules mi-décembre pour rejoindre le musée des Beaux-Arts de Marseille, puis le musée d'Arts de Nantes, avant de revenir à Paris à l'automne 2024 pour une exposition consacrée à Caillebotte. "Merci de permettre au public lyonnais de pouvoir profiter de ce tableau", a lancé Grégory Doucet, le maire de Lyon. "Ce rameur ne pouvait pas rester immobile, estime Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture. Et d'ajouter : Je veux dire aux Français qu'un trésor national n'est pas un trésor parisien." La ministre s'est par ailleurs félicité des échanges réguliers entre le musée lyonnais et le musée parisien. 97 œuvres des collections des Beaux-Arts de Lyon ont déjà été prêtées à Orsay. "Cela permet à ces œuvres d'avoir une visibilité à Paris et de prendre une résonance toute particulière", juge Rima Abdul-Malak.
2024 marquera par ailleurs les 150 ans de la première exposition impressionniste. A cette occasion 30 musées de France, dont les Beaux-Arts de Lyon, participeront à une saison impressionniste au cours de laquelle 170 œuvres exposées dans des musées parisiens iront en villégiature.
Il est plus que temps que les musées provinciaux reçoivent régulièrement en prêt des œuvres des musées parisiens. Ceux qui connaissent certains musées internationaux notamment aux USA, savent combien la pléthorique collection d' œuvres célèbres dans les musées parisiens sont plutôt mal exposés au public, notamment le Louvre. Copie Ministère de la Cultures
NB Le Caillebotte présenté était précédemment exposé au musée D'Orsay.
Voir ainsi, aux cotés du ministre, les endimanchés khmers devant un Caillebotte de guinguette.. Le ridicule ne tue pas !
"Acquis par l'Etat grâce au mécénat du groupe LVMH". Lyon dont la mairie a refusé le mécénat privé pour l'Opéra !