“La Guille” aimante nouveaux lieux branchés et trentenaires. Avec à la clé un processus de gentrification rampant depuis plusieurs années, qui gagne le cœur du quartier, rue par rue. Le nombre de grues, la floraison de cabinets d’architecte ou d’épiceries bio sont autant d’indicateurs.
Sofffa Guillotière © Tim Douet Au milieu des clients de l’auberge Ho36, un homme en guenilles essaie de se faufiler vers le copieux buffet du petit-déjeuner. Il ne parviendra pas à tromper la vigilance de Clémence Deloison, la maîtresse des lieux. “Nous avons repris l’hôtel Montesquieu, et il y a des gens qui essaient de négocier les tarifs, comme le permettaient les anciens gérants…”, raconte-t-elle, expliquant refuser ces arrangements. Mais l’anecdote dit quelque chose de la mutation du quartier, et des populations qui s’y croisent sous l’effet du processus de gentrification que connaît “la Guille”. Une transformation sociale qui s’opère à la fois sur les habitants et sur les commerces. “Des commerces destinés à un public qui n’est pas celui qui vivait à la Guillotière il y a dix ans”, note Roelof Verhage, le directeur de l’Institut d’urbanisme de Lyon, installé à la lisière du quartier, justement.Il vous reste 81 % de l'article à lire.
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