Le Secours catholique publie ce jeudi son rapport statistique annuel sur l'état de la Pauvreté en France. Une pauvreté qui progresse en Auvergne-Rhône-Alpes.
Le Secours catholique a publié ce jeudi 9 novembre son rapport annuel de la Pauvreté en France. Ce rapport analyse plus de 85 000 situations parmi les 1 438 000 personnes rencontrées en France en 2016 par les 67 900 bénévoles de l’association. Il révèle une pauvreté en hausse en Auvergne-Rhône-Alpes malgré la légère baisse du chômage en 2016 (-0,3 point). Si la région a l'un des taux de chômage régionaux les plus faibles de France, Le Secours catholique pointe un enkystement des situations puisque la part des personnes en chômage longue durée continue à augmenter et représente 42 % des inscrits à Pôle emploi, contre 27 % fin 2008. Une situation économique qui influe forcément sur la pauvreté des habitants. 12,3% des habitants de la région vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Un chiffre inférieur au niveau national (14,3 %), mais en légère augmentation.
60% des personnes accueillies vivent avec moins de 600 €
En 2016, plus de 57 400 ménages ont été accueillis par les équipes du Secours catholique. "Il s’agit de la deuxième année de hausse consécutive : +3% entre 2014 et 2015, et +1,7% entre 2015 et 2016", pointe l'association. Deux tiers (66,6 %) des personnes accueillies sont venues pour la première fois en 2016 au Secours catholique. Parmi ces personnes seules, 14,9% disposent de revenus du travail, 20,4% n'ont aucune ressource, 60% vivent avec moins de 600 € par unité de consommation,par mois et 50,7% bénéficient d’aides au logement et 30 % sont au chômage. "C’est dire combien, compte tenu de leurs maigres revenus, ces ménages sont sensibles à toute évolution de ces aides", commente l’association. Des chiffres qui confirment ceux de la Mission régionale d’information sur l’exclusion (MRIE) dont l'enquête a dressé un tableau noir des conditions des personnes en situation de pauvreté dans la région.
Auvergne-Rhône-Alpes, terre d'asile.
Le Secours catholique a accueilli "une proportion importante d’étrangers, qui présentent par ailleurs des critères de vulnérabilités supérieurs à ceux du niveau national en matière de : logement précaire, ménage sans ressources, proportion d’hommes seuls, personnes inactives et sans droit au travail". En 2016, après plusieurs années d’augmentation, la proportion d’étrangers rencontrés dans les accueils de la région s’est stabilisée autour de 44%, alors qu’elle continue d’augmenter au niveau national (36% en 2015 et 38,8% en 2016). L'association remarque "qu'une part de plus en plus importante de cette population maîtrise le français parlé. 69,6% en 2016, contre 52,8% en 2013".
Beaucoup de migrants arrivés récemment
La spécificité de la région est "l'accueille d'une proportion élevée (plus de 34 %) de personnes installées en France depuis moins d’un an. C’est 10 points de plus qu’au niveau national, mais en baisse constante depuis six ans", analyse le Secours catholique. Parallèlement, la proportion de personnes déboutées et sans-papiers est passée de 11,9 % en 2014 à 15,7 % en 2016. Un chiffre tout de même inférieur à la moyenne nationale (19,2 %). À l'inverse, la proportion de personnes qui vivent en squat ou à la rue reste plus élevée qu’au niveau national (7,7 %, contre 4,6 %). Au total, plus de 30 % des personnes accueillies par l'association en 2016 se trouvent dans une situation précaire au regard du logement.