Les travaux du tunnel du Lyon-Turin au niveau de Saint-Martin-de-la-Porte en Savoie.  ©PHOTOPQR/Maxime JEGAT –

La piste malveillante privilégiée après un incendie sur le chantier du Lyon-Turin

Deux jours après l’incendie de quatre véhicules, dans la nuit du 29 au 30 juillet, sur le chantier de la ligne ferroviaire entre Lyon et Turin, le gouvernement et la compagnie pointent du doigt un acte malveillant.

Il était environ 23 heures samedi 29 juillet lorsque plusieurs incendies se sont déclarés sur le chantier ferroviaire du Lyon-Turin à Modane, en Savoie. Quatre engins de chantier de la compagnie publique franco-italienne Telt (Tunnel euralpin Lyon-Turin) se sont enflammés, mobilisant une quinzaine de pompiers. 

Un enquête pour "destruction par incendie"

Au lendemain du sinistre, Telet dénonçait sur "X", la nouvelle appellation de Twitter, un "acte de malveillance non revendiqué" qui "visait les outils de travail des hommes et des femmes qui opèrent sur ce chantier". La compagnie a par ailleurs annoncé qu’elle engagerait "les actions judiciaires nécessaires", avant que le ministre des Transports Clément Beaune n’annonce l’ouverture d’une enquête pour déterminer "les responsables" d’un "acte injustifiable et dangereux" et "les sanctionner".

Interrogée par l’Agence France Presse, la procureure de la République d'Albertville Anne Gaches a confirmé qu'une enquête avait été ouverte pour "destruction par incendie ou moyen dangereux" de quatre véhicules, contre les cinq initialement rapportés par les pompiers après le sinistre. Jusqu’ici, la cause de l’incendie n’a pas été évoquée par les pouvoirs publics ou la justice, mais d’après nos confrères de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, des palettes de bois placées sous les véhicules auraient été utilisées pour les enflammer.

Un contexte de tensions ces derniers mois

Toujours selon la chaîne locale, les quatre engins détruits par les flammes devaient être utilisés pour percer un tunnel de contournement de 200 mètres pour permettre aux camions de rejoindre le chantier. Les travaux qui devaient commencer lundi 31 juillet devraient ainsi être reportés de plusieurs semaines.

Lancé en 1991 et soutenu par l'Union européenne, le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin n’en finit plus d’essuyer les critiques de militants et élus écologistes, des deux côtés de la frontière, mais aussi de certains habitants de la Maurienne. Au mois de juin, une manifestation contre le Lyon-Turin avait réuni plus de 5 000 personnes selon les organisateurs et plus de 3 000 selon les autorités, entraînant un bref blocage de l’autoroute A43 et quelques tensions à Saint-Rémy-de-Maurienne, en Savoie.

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Le plus grand tunnel ferroviaire du monde

Pour mémoire, le projet, qui entend révolutionner la manière de transporter des marchandises à travers les Alpes, sur les 270 kilomètres qui séparent Lyon de Turin, doit faire naître le plus grand tunnel ferroviaire du monde. Il se découpe en trois parties : les accès français (150 km), les accès italiens (60 km) et le tunnel de base (57 km). L’objectif est de porter le trafic à 40 millions de tonnes de marchandises échangées en mettant des camions sur des trains afin de capter les flux européens, au cœur d’un immense axe ferroviaire reliant Lisbonne à Kiev. L’idée étant de décarboner la vallée de la Maurienne, polluée par le trafic routier.

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