Pour la journée d'ouverture, le Congrès a permis d'amorcer le premier débat de la réforme collective des Etats Généraux de la presse écrite.
Lors de la conférence de jeudi matin, Frédéric Filloux, co-créateur du journal gratuit 20 minutes et ancien journaliste de Libération, a tiré la sonnette d'alarme face au déclin actuel de la presse, qu'il qualifie de " mourante ". " Il y a de réelles inquiétudes concernant le fonctionnement d'un journal et le développement d'une information à long terme " justifie t-il.
En termes humains, la crise parle d'elle-même. Aux Etats-Unis, l'an passé, 2185 journalistes se sont retrouvés sans emploi. Cette année, ce sont plus de 13 000 licenciements qui ont touché la profession. Mêmes chiffres alarmants au Royaume-Uni. "Il faut aider la presse écrite à relever les défis de la révolution numérique" a lancé Nicolas Sarkozy le 2 octobre dernier. La dernière campagne américaine illustre l'urgence de cette mutation : 30% des américains déclarent avoir suivi les élections par le biais d'Internet, seulement 3% grâce à la presse écrite. Frédéric Filloux plaide alors pour une "combinaison" entre presse écrite et médias virtuels afin que chacun puisse avoir son rôle déterminé dans le secteur de la presse. La presse écrite encourageant l'analyse de fond et la réflexion, la presse virtuelle incitant la recherche d'informations et l'immédiateté.
" Il faut repenser le storytelling, ne plus raisonner en terme de pages et de séquences mais en terme d'éléments d'informations. Il faut séparer les fonctions de collecte de l'information de celles de l'édition. Il faut revisiter la presse dans son entier (des journaux partiellement gratuits, partiellement payants, des quotidiens moins quotidiens) avec un système de distribution et une audience plus ciblés " propose pour sa part Marc Tessier, vice-président du pôle 3 des états généraux de la presse. Les débats se poursuivent jusqu'à vendredi.
Julien Lamy
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