Sophie Moreau
Sophie Moreau, présidente fondatrice de Courir pour Elles

"La prévention des cancers par le sport est un vrai sujet de société" assène Sophie Moreau

Sophie Moreau, fondatrice et présidente de Courir pour elles, est l'invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Chaque année en France, près de 190 000 femmes découvrent qu’elles sont touchées par un cancer, selon les chiffres de l’Institut national du cancer (Inca).

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent des cancers féminins. Il représente 33 % des cancers de la femme. En 2023, 61 124 nouveaux cas de cancer du sein ont été détectés en France. Il est responsable d’encore 12 000 décès par an dans l’Hexagone.

Trois autres cancers sont particulièrement représentatifs : dla cancer e l’endomètre (corps de l’utérus)plus de 8 000 nouveaux cas par an en France, les cancers de l’ovaire des trompes et du péritoine près de 6 000 nouveaux cas, les cancers du col de l’utérus près de 3 000 nouveaux cas.

L’association Courir pour elles a pour mission de soutenir les personnes traitées et suivies pour un cancer. Elle contribue au financement d’actions en relation avec le sport et l’activité physique.

En quinze ans, l'association d'intérêt général a accompagné près de 10 500 personnes en soins (98% de femmes)et soutenu des projets à hauteur de 3 150 000 €.

Lire aussi : l'association "Courir pour elles" lance ses entraînements collectifs

Un travail nécessaire avec Vénissieux, Vaulx-en-Velin...

Courir pour elles a choisi la prévention par le sport et place l’activité physique au coeur de ses missions. Comment ? En organisant l'événement "Courir pour elles", vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 au Grand Parc Miribel-Jonage.

C'est la grande nouveauté 2025 : l'événement se déroule non plus sur une seule journée mais sur trois jours pour pallier les embouteillages monstres de l'année dernière.

"Le fait d'être au Grand Parc Miribel-Jonage, va nous permettre de travailler avec Vaulx-en-Velin, avec Rillieux-la-Pape, avec des communes moins favorisées, pour vraiment essayer d'anticiper et de changer les habitudes de vie." explique Sophie Moreau.

En 2023, Pascal Dureau médecin généraliste à Vénissieux, nous expliquait que dans la commune, "c’est 60 % de plus de diabètes, 40 % de plus de maladies respiratoires, 20 % de plus de maladies psychiatriques que dans le reste de la métropole de Lyon."

Deuxième grande nouveauté : l'événement s'ouvre aux hommes

Lire aussi : “Vénissieux, c’est 60 % de plus de diabètes, 40 % de plus de maladies respiratoires, 20 % de plus de maladies psychiatriques que dans le reste de la métropole de Lyon”

L'événement
Courir pour elles 2025 :
- vendredi 15 : journée entreprises
- samedi 16 : en famille, entre amis
- dimanche 17 mai : entre elles

Pour s'inscrire, à Courir pour elles 2025.


La retranscription intégrale de l'entretien avec Sophie Moreau

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui Sophie Moreau. Bonjour. Sophie Moreau, vous êtes la présidente et la créatrice de Courir pour elles. Alors Courir pour elles, c'est une association d'intérêt général qui a pour vocation de contribuer à la lutte contre les cancers féminins. Et pour cela, vous organisez un événement. Ce sera la 16e édition cette année. Et cette année, il y a plusieurs nouveautés. Alors déjà, la grosse nouveauté, c'est que cela ne dure plus un jour, un dimanche, mais trois jours : vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 mai. Et puis, c'est ouvert, cette année, aux garçons, aux hommes. Alors déjà, pourquoi trois jours ? Pourquoi êtes-vous passés à trois jours ? C'est-à-dire qu'il y a un besoin, non ?

Oui, et puis surtout, on s'est rendu compte l'année dernière qu'il y avait beaucoup d'embouteillages pour arriver au Grand Parc Miribel Jonage. Et comme nous, on n'aime pas les obstacles mais on aime les contourner, on aime se réinventer. On a imaginé cette solution pour éviter cela. Il ya même des personnes qui ont fait demi-tour. Donc ça, c'était vraiment dommage. Du coup, on a décidé de diluer notre vague rose. L'idée, c'est d'avoir une vague qui grossit chaque année. Toujours plus de monde, toujours plus d'engagement pour soutenir.

Combien de personnes avez-vous rassemblé l'année dernière ?

15 000. Pour nous, l'objectif est peut-être de faire 15 000 ou 16 000 cette année, mais dans tous les cas, de les répartir sur trois jours. Et puis, la grande nouveauté, c'est que ces trois jours, ils sont identiques mais particuliers : le vendredi est destiné aux entreprises en version corporate, donc les entreprises et les groupes associatifs pourront participer. Le samedi, c'est en famille, avec le grand-père, le tonton, avec des petits formats.

2,5 km, il y a de la marche ?

C'est tous les jours pareil. Il y a 2,5 km, on appelle ça "La boucle du cœur", pour que ce soit vraiment inclusif et que tout le monde puisse venir marcher : les personnes à mobilité réduite, les mamans enceintes, les mamans avec des poussettes, etc., ou les papas. Et puis le dimanche, c'est comme avant, puisque cheveux cette version, comme autrefois, est entre femmes, avec un aspect plus pudique, où les femmes qui ont eu une ablation ou qui ont perdu leurs n'ont pas forcément envie d'avoir les hommes à leur côté.

Il faut le rappeler quand même, que chaque année, les cancers du sein représentent 33 % des cancers féminins et 80 % se déclarent après 50 ans. Ce sont quand même des chiffres conséquents.

Ce qu'on peut dire surtout, c'est qu'à la création de Courir pour elles, on ne l'a pas fait contre le cancer du sein, on l'a fait contre les cancers féminins. Aujourd'hui, je m'adresse aux jeunes : le cancer du poumon va dépasser le cancer du sein. Et c'est un cancer évitable. Donc, dans nos missions, puisque nous en avons deux, la première est de faire de la prévention et la deuxième est de soutenir les personnes à l'hôpital. Dans la prévention, il est important de dire qu'il y a 40 % des cancers qui peuvent être évités, en bougeant plus, en se nourrissant mieux, en étant bien sûr le tabac et l'alcool, parce qu'il faut les citer. Ce sont des facteurs de risque très importants. En fait, quand on peut éviter 40 % des cancers, cela demande un peu de réflexion. Nous travaillons beaucoup auprès des jeunes, mais aussi auprès des populations rurales qui ont moins accès à la prévention, et dans les zones fragilisées. Et donc, là, le fait d'être au Grand Parc de Miribel-Jonage, nous allons travailler avec Vaulx-en-Velin, nous allons travailler avec Rillieux-la-Pape, avec des communes moins favorisées, pour vraiment essayer d'anticiper et de changer les habitudes de vie.

Mais ce que vous me dites, j'y pense. J'avais rencontré un médecin de Vénissieux qui a choisi d'être médecin à Vénissieux parce qu'il disait qu'à Lyon, mais à Vénissieux, sur un besoin de médecins, sur un besoin d'expliquer aux gens. Selon lui, “Vénissieux, c’est 60 % de plus de diabètes, 40 % de plus de maladies respiratoires, 20 % de plus de maladies psychiatriques que dans le reste de la métropole de Lyon”

Il y a une répartition géographique.

Exactement. Je voulais revenir quand même sur la création de Courir pour elles, il y a 16 ans. Sur quel constat, sur quel diagnostic avez-vous créé cela ? Pourquoi ?

Alors, moi, j'aimerais revenir surtout sur un fait qui est factuel : il y a 16 ans, il y avait 500 organismes de courses en France. Aujourd'hui, on en a 7 000. Donc, je dirais que la prévention par le sport est un vrai sujet de société. Aujourd'hui, tout le monde le sait, il faut faire une activité sportive. On est très content de ce constat, puisqu'on a été un peu précurseur en créant Courir pour elles. Moi, je faisais des marathons et un peu de triathlon. C'est pour ça que ça s'appelle Courir pour elles. Mais en réalité, cela pourrait s'appeler Se bouger pour elles, puisque le grand projet, le grand message que l'on transmet, c'est : bougez, fuyez la sédentarité, le canapé, la voiture et les ascenseurs, afin de devenir acteur de sa santé. Et donc, 15 ans plus tard, nous sommes en notre 16e édition. Nous avons gardé, je dirais, les fondamentaux. Nous avons gardé nos valeurs fortes, et nous sommes très fiers d'avoir aujourd'hui une équipe professionnelle, puisqu'avant, nous n'étions qu'un petit groupe familial. Ensuite, cela a été beaucoup de bénévoles qui ont fondé Courir pour elles. Aujourd'hui, nous sommes une structure organisée, structurée, avec des professionnels, et nous sommes très fiers de dire qu'en 15 ans, nous avons soutenu plus de 10 500 personnes en soins. Et dans ces 10 500 personnes, il y a 2 % d'hommes. Ainsi, les hommes ont un petit peu du mal à se faire accompagner et à aller vers les soins de support, mais ils y arrivent. Nous avons soutenu des projets à hauteur de 3 150 000 €.

3 150 000 € depuis 15 ans. Ce sera le mot de la fin. En tout cas, bravo. Et je le répète, Courir pour elles 2025, ce sera les vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 mai au Grand Parc Miribel-Jonage. Merci beaucoup, Sophie Moreau.

Merci beaucoup.

Au revoir. Bonne journée à tous.

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