Plan d'eau de Blyes

La qualité de l'eau en Rhône-Alpes continue de se dégrader

L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir Lyon Métropole et Rhône a lancé ce mardi une campagne pour réclamer une réforme en profondeur de la politique de l’eau, dont elle juge le bilan “désastreux”.

Alors que les États généraux de l’alimentation entament leur deuxième partie, l’UFC-Que Choisir vient de tirer la sonnette d’alarme concernant l’état des eaux sur le territoire français. Selon une enquête menée par l’association de défense des consommateurs d’après les chiffres officiels du portail d’information sur l’eau du ministère de la transition énergétiques et des agences de l’eau, le bilan serait “encore plus désastreux” que lors de sa précédente campagne en 2005.

Selon les données collectées, les consommateurs de l’axe Rhône-Méditerranée-Corse payent par le biais de leur facture d’eau "91% de la redevance ‘pollutions’" et "68% de la redevance ‘prélèvement’", soit au total "451 millions d’euros par ans". Or, l’UFC-Que Choisir tient pour principale responsable de la situation les pratiques agricoles intensives (engrais, pesticides, etc.) qui influent négativement la qualité de l’eau. Ces méthodes seraient à l’origine de “70% des pollutions en pesticides”, de “75% des pollutions en nitrates” et de “la moitié des consommations nettes en eau”. Tout cela en déboursant moins que le contribuable commun : leur participation n’est estimée qu’à 4% de la redevance ‘pollution’ et 3 % de la redevance prélèvement’. “Cette pratique est non seulement pénalisante pour les consommateurs, mais elle n’incite aucunement l’agriculture intensive à modifier ses pratiquer”, dénonce l’association, qui pointe que l’utilisation des pesticides a augmenté de 18% depuis 5 ans. Conséquence de ces pratiques, les pesticides sont désormais présents dans plus de la moitié des cours d’eau du territoire français, et dans un tiers des nappes phréatiques.

“Une politique de l’eau dictée par les intérêts agricoles

Selon l'association, cette dégradation progressive a pour origine la “politique de l’eau dictée par les intérêts agricoles”. Celle-ci ne s'attaquerait pas à l’origine des pollutions, mais préférerait les traiter en aval en assainissant les eaux contaminées. Et la situation ne semble pas prête de s’arranger : le budget des agences de l’eau est ponctionné régulièrement par l’État depuis 2014. Des prélèvement qui atteindront 300 millions d’euros par an selon le projet de loi finance, soit 15 % du budget des agences évaporé pour des utilisations sans lien direct avec la gestion de l’eau.

Pour améliorer la qualité de l’eau, l’UFC Que Choisir en appelle une réforme urgente de la politique de l’eau par une stricte application du principe “préleveur-pollueur-payeur”, la mise en place de mesures de prévention des pollutions agricoles, l’attribution d’une aide à la reconversion vers des cultures moins consommatrices d’eau et de pesticides, et l’arrêt des ponctions de l’État sur le budget des agences de l’eau.

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