Dans un entretien accordé à RMC Sport, John Textor, propriétaire américain de l'Olympique Lyonnais a fait une proposition surprenante concernant l'utilisation de la reconnaissance faciale au Groupama Stadium. Un dispositif déjà utilisé à Botafogo, autre club de la galaxie Textor.
La technologie comme remède à la violence qui gangrène les stades de football en France ? C'est en tout cas la proposition faite par John Textor, propriétaire américain de l'Olympique Lyonnais, dans un entretien accordé à nos confrères de RMC Sport. Si l'homme d'affaire a profité de cette longue interview pour régler ses comptes, notamment avec la Ligue de Football Professionnel et avec Nasser al-Khelaifi, président du Paris Saint-Germain, il en a aussi profité pour détailler sa vision qu'il pouvait avoir pour le football français et pour l'Olympique Lyonnais.
Les Bad Gones hostiles à cette technologie
"Quand je suis arrivé en France, les gens savaient que je venais du monde du divertissement" débute le propriétaire de l'OL, faisant référence à sa première vie d'entrepreneur dans le monde des effets spéciaux et des technologies virtuelles et immersives. Avant de poursuivre : "Il y a eu une banderole déployée pour dire 'Textor, on ne veut pas de la reconnaissance faciale'". En avril 2023, les Bad Gones avaient en effet affiché leur hostilité vis-à-vis de cette nouvelle technologie.
Une technologie, qui selon John Textor, pourrait permettre de régler les problèmes de sécurité dans les stades, en plus d'apporter des revenus supplémentaires aux clubs de football. "On se sert de la reconnaissance faciale au Brésil et on en a fait l'une des clés de notre succès et la pierre angulaire de notre projet", explique-t-il. Propriétaire du club de Botafogo, à Rio de Janeiro, Textor a remporté avec le club brésilien la Copa Libertadores en novembre dernier, soit l'équivalent de la Ligue des champions sud-américaine. Et depuis l'été dernier, la reconnaissance faciale est utilisée au sein du stade de Botafogo et remplace notamment les billets de match.
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"Tous les visages de nos adhérents ont été scannés" détaille le propriétaire de l'OL. "Le visage devient ainsi le billet d'entrée puisqu'il est scanné à l'entrée du stade. Et très bientôt, c'est grâce au visage qu'on pourra acheter à la vitesse de la lumière une bière, un Coca ou un hot-dog. Sans sortir sa carte de crédit, le supporter pourra acheter tout ça très vite et retourner voir le match."
"Ces nouvelles technologies peuvent apporter plus de sécurité"
"Il faut faire un peu plus de pédagogie en France. Je dois apprendre à nos fans que ces nouvelles technologies peuvent être appréciables et apporter plus de sécurité" complète John Textor. "Qui déclenchera une bagarre s'il sait qu'il y a une reconnaissance faciale ? Qui entonnera des chants racistes ou nazis quand on scanne votre visage à l'entrée du stade ?"
Bien conscient que le cadre légal français, bien plus strict sur cette question que la législation brésilienne, l'empêche pour l'heure de mettre en place un système de la sorte au Groupama Stadium, John Textor estime que ce débat mérite d'être ouvert. "Je ne sais pas comment ça peut être adapté à la France mais il y a moyen de faire quelque chose d'intéressant. Et puis ça peut créer des revenus supplémentaires pour le club" conclut l'homme d'affaires. Des revenus supplémentaires que John Textor devra, avant l'été prochain, trouver ailleurs s'il ne veut pas voir l'OL être rétrogradé administrativement en Ligue 2 à l'issue de l'exercice en cours.
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