Si la guerre en Ukraine ne bénéficie pas vraiment aux industriels de l’armement de la région, le secteur reprend des couleurs et rêve même de relocalisation.
Dans le paysage militaire français, la région Auvergne-Rhône-Alpes tient une place à part. C’est dans les usines du groupe Nexter à Roanne (Loire) que sont fabriqués, en partie, les chars Leclerc, l’un des fleurons de l’armée de terre, et les canons Caesar. Livrés aux Ukrainiens, ils leur permettent de bénéficier d’une artillerie lourde efficace. Les chars Leclerc, eux, ne seront pas fournis à l’armée ukrainienne. Sur ce surcroît d’activité, le groupe Nexter n’a pas souhaité s’étendre, peut-être par cousinage avec “la grande muette”. L’Observatoire des armements, une association qui porte un regard critique sur l’industrie de la défense, estime qu’en Auvergne-Rhône-Alpes une dizaine d’usines produisent des armes. “Beaucoup d’entreprises de la région et de la métropole de Lyon sont positionnées sur ce secteur industriel, mais très peu le sont uniquement sur l’armement. Pour la plupart, il ne s’agit que d’une faible part de leur chiffre d’affaires et elles vivent de leurs activités civiles”, observe Thomas Gassilloud, député des monts du Lyonnais et président de la commission Défense à l’Assemblée nationale. “L’industrie de la défense, c’est beaucoup plus large que le strict armement”, resitue Franck Colcombet, président de l’agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises, bras armé économique de la Région.
La chambre de commerce et d’industrie de Lyon travaille actuellement avec le cluster Eden, qui rassemble les PME françaises du secteur de la défense, à la création d’un campus de la sécurité dans les anciens locaux d’emlyon à Écully. Le site accueillerait des structures de formation, des entreprises et des start-up spécialisées dans l’industrie de la défense ou cyber. Dans ce secteur, Auvergne-Rhône-Alpes est à la pointe. “Nous sommes un territoire attractif sur ce sujet de l’armement et de la défense. On a un tissu particulièrement développé, notamment avec le cluster Eden”, souligne Stéphanie Pernod, vice-présidente du conseil régional chargée de l’économie.
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