L’Éducation nationale vient de publier les chiffres de la performance des lycées. Si certains établissements lyonnais peuvent toujours s’enorgueillir de taux de réussite au Bac proches de la perfection, cela se fait parfois au prix d’un grand nombre d’étudiants laissés sur le bord de la route entre la seconde et la terminale. Au final, les meilleurs établissements ne sont pas toujours ceux qu'on croit.
Il est un chiffre qui fait la fierté ou la honte d'un lycée : le taux de réussite au Baccalauréat. Un taux qui fait la réputation de certains des établissements les mieux cotés de Lyon. Pourtant, à y regarder de plus près, cette statistique est à prendre avec des pincettes. Les données sur la performance des lycées, publiées ce mercredi par l'Éducation nationale, permettent de remettre en perspective les résultats des établissements. Un indicateur particulièrement pertinent prend en compte le suivi des élèves, à partir de la classe de seconde. On observe alors qu'un certain nombre d'entre eux sont laissés de côté, n'atteignant pas la classe de terminale, y compris dans les établissements les plus prestigieux.
En termes de réussite au baccalauréat, des lycées rhodaniens atteignent des taux impressionnants. Parmi eux, seuls des établissements privés trustent le podium, affichant le chiffre imbattable de 100% : le lycée Aux Lazaristes (Lyon), le lycée Charles De Foucauld (Lyon) l'Institution Des Chartreux (Lyon), le lycée Notre Dame De Bellegarde (Neuville-Sur-Saône), le lycée Saint Thomas D'Aquin Veritas (Oullins), le lycée Chevreul (Lyon).
Mais en prenant en compte la réussite des élèves à partir de la seconde, la performance des établissements n'est pas la même. Par exemple, le lycée Saint Marc et le lycée Saint Joseph (Tassin) ont tous deux un taux de réussite au baccalauréat de 99%. Pourtant, seuls 70% des élèves qui y sont entrés en seconde, en ressortent avec le fameux diplôme. C'est environ dix points de moins que le taux attendu par l'Éducation nationale par rapport aux établissements comparables de l'académie.
La seconde, classe d'orientation
Parfois, l'exigence et la sélectivité de ces établissements expliquent cet écart. Seuls les meilleurs élèves poursuivent leur scolarité où ils l'ont commencée. Néanmoins, la réforme du lycée peut aussi être mise en cause, car elle a pu transformer la classe de seconde en "classe d'orientation". A l'issue de cette année d'enseignement général, bon nombre d'élèves optent finalement pour une filière professionnelle.
Mais certains lycées d'enseignement privé obtiennent pourtant d'excellents résultats en matière de suivi des élèves. C'est le cas, par exemple, du lycée Aux Lazaristes ou du lycée La Favorite Sainte-Thérèse (80% et 87%). Le directeur de ce dernier, Jean-Pierre Dufour, explique ne pas sélectionner les élèves : "Les premiers à envoyer le dossier d'inscription sont inscrits. Il n'y a pas de sélection. Nous prenons des élèves moyens, que nous encadrons avec nos compétences, nos exigences. On essaie de ne laisser personne sur le côté."
Pour consulter les données d'un lycée : https://www.education.gouv.fr/pid23933/indicateurs-resultats-des-lycees.html