Valérie Lorentz-Poinsot est la directrice générale des laboratoires Boiron. Le groupe lyonnais n° 1 mondial de l’homéopathie, qui fête cette année ses 90 ans d’existence, sort d’une période difficile : avec le déremboursement de l’homéopathie décidé par le gouvernement il y a trois ans, Boiron a vécu la plus grosse crise de son histoire.
Le groupe a fermé treize sites, dont l’une de ses plus grosses usines, 512 emplois ont été supprimés (18,5 % du total). Alors que les Français sont les premiers fabricants et consommateurs d’homéopathie au monde, jamais le débat sur cette méthode thérapeutique n’a été aussi vif dans le pays. Valérie Lorentz-Poinsot, directrice générale des laboratoires Boiron@Antoine Merlet Lyon Capitale Le gouvernement a décidé, il y a trois ans, le déremboursement progressif de l’homéopathie (complet depuis le 1er janvier 2021). Comment avez-vous réagi ? Valérie Lorentz-Poinsot : C’est une erreur lorsqu’on sait que 70 % des Français se soignent avec l’homéopathie. Il s’agit aussi d’un non-sens sur le plan économique parce que le remboursement de l’homéopathie ne coûte rien. En 2018, avec un remboursement à 30 %, l’assurance maladie a remboursé moins de 130 millions d’euros pour les médicaments homéopathiques, sur les vingt milliards pour l’ensemble des médicaments. Un remboursement à 15 % aurait été totalement neutre pour elle et aurait permis une prise en charge facilitée pour les patients via leur mutuelle. Pour motiver sa décision, la ministre de la Santé de l’époque, Agnès Buzyn, s’est rangée à l’avis de la Haute Autorité de santé qui avait conclu à “l’efficacité insuffisamment démontrée pour être proposée au remboursement”. Que rétorquez-vous ? Je remets totalement en question cet avis. Il s’agit de contrevérités flagrantes. Cette campagne de dénigrement est sans précédent. L’avis de la HAS est biaisé, l’homéopathie ayant été jugée sur les critères de l’allopathie [médecine classique, NdlR], un non-sens scientifique.
“Le cannabis à usage thérapeutique peut être un axe de croissance très important pour Boiron”
Il vous reste 68 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.