À un plein d’essence de Lyon, la Suisse est un véritable eldorado pour le banditisme lyonnais. Armes, cash et grosses berlines.
Le 9 mars dernier, 13 personnes étaient interpelées à Bron et Vernaison par le RAID, le GIGN et la BRI – trois unités d’élite de la gendarmerie et de la police – une quatorzième au Portugal. Dix d’entre elles étaient mises en examen pour "vols en bande organisée", "association de malfaiteurs", "tentative d’homicide" et écrouées dans la foulée.
Les faits remontent au début de l’automne 2020. Entre septembre et novembre, dans les cantons d’Argovie et de Bâle-Campagne, en Suisse, à quelques kilomètres de la frontière française, ainsi qu’à Saint-Claude, dans le Jura, plusieurs armureries étaient la cible de braquages, dont l’un au cours duquel des coups de feu avaient été échangés. Au total, plus de 300 armes (fusils de chasse, armes de poing et d’épaule) étaient dérobées. Des sonorisations policières avaient permis de révéler que des attaques de fourgons blindés étaient en préparation, notamment en Suisse.
"Ce qui sera intéressant de voir c’est si les armes suisses volées à l’automne 2020 se retrouveront dans les récents braquages lyonnais"
Armes : après les filières de l’Est, la Suisse ?
Grosses fortunes, voitures de luxe, richesses à tous les coins de rue et débordant des boutiques, le tout avec plus de cent chemins de fuite vers la France, la Suisse est depuis des années un véritable eldorado pour les voyous lyonnais. En mai 2000, le Conseil fédéral écrivait noir sur blanc que "la proximité de Lyon est un élément négatif. Nombre de bandes de jeunes, de délinquants et de voleurs de voitures proviennent du milieu de ces villes et viennent en Suisse en touristes du crime". Normes de sécurité moins rigoureuses, pas de plafonnement pour les transporteurs de fonds : la Suisse aiguise les appétits des voyous lyonnais qui sont à une demi-heure pied au plancher dans une grosse cylindrée. "C’est digne du far west", assure un policier genevois qui, comme la police suisse dans son ensemble, est excédé par les raids répétitifs des voyous lyonnais.
Dans les années 2000, les armes du milieu lyonnais provenaient des filières de l’Est. Et vingt ans plus tard ? "Ce qui sera intéressant de voir c’est si les armes suisses volées à l’automne 2020 se retrouveront dans les récents braquages lyonnais", explique un homologue lyonnais.
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