À rebours des années Collomb, où les prostituées ont été exilées vers des zones périphériques, les écologistes veulent en finir avec la politique des arrêtés. À la Plaine des Jeux de Gerland, ils vont ériger un grillage végétalisé pour soustraire au regard des enfants le ballet des camionnettes.
Si les écologistes lyonnais refusent de cacher la misère sociale sous le tapis, il y en a une qu’ils ont dû se résoudre à dissimuler des regards. Depuis cet automne, de nombreux parents d’enfants pratiquant une activité sportive protestent contre l’arrivée massive de camionnettes de prostituées, le long de la rue Jean-Bouin. Un collectif de près de deux cents parents s’est monté et réclame l’application des arrêtés anti-prostitution toujours en vigueur à Gerland et donc le départ des prostituées. “Nos enfants voient des choses qu’ils ne devraient pas voir. Ce n’est pas une ambiance saine”, confie une mère de famille qui accompagne chaque semaine son fils à la Plaine des Jeux de Gerland. “Pour accéder aux terrains, les familles et les jeunes sportifs n’ont d’autre choix que de passer devant, voire entre ces ‘camionnettes vitrines’ côtoyant sans filtre des femmes dénudées, des clients, des voyeurs, des proxénètes et des trafiquants de drogue. Les terrains de sport sont jonchés de préservatifs utilisés et de seringues souillées”, précise le texte qui accompagne une pétition en ligne lancée par des parents. Lors de leurs entraînements, les enfants ont vue sur le ballet des clients et des passes. “Nous avons l’impression d’être dans un supermarché du sexe avec des centaines d’enfants qui sont confrontés à ces images”, pestait le député de la circonscription Thomas Rudigoz sur le plateau de “6 minutes chrono”, l’émission quotidienne de Lyon Capitale, en novembre dernier.
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