Le vote d’une subvention de 10 millions d’euros pour financer l’installation de l’Académie de l’OMS à Lyon, dans le 7e arrondissement, a fait l’unanimité au sein du conseil municipal ce jeudi 8 juillet. Toutefois, le groupe d’opposition Pour Lyon, auquel appartient l’ancien maire de Lyon, a trouvé à redire sur la place de la ville dans le projet.
La ville de Lyon, aux côtés de la Métropole, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes s’était engagée à soutenir financièrement la construction de la future académie de santé de l’OMS. Ce jeudi 8 juillet, lors du conseil municipal, les élus lyonnais ont voté à l’unanimité l’allocation de 10 millions d’euros au projet, qui doit sortir de terre en 2023, comme le révélait Emmanuel Macron le 24 mai.
"En contribuant à hauteur de 10 millions d’euros à ce beau projet, la ville de Lyon, prend ainsi toute sa part dans la préservation de notre santé à l’échelle globale et renforce sa reconnaissance comme ville phare dans le domaine de la santé", s’est félicitée Sonia Zdorovtzoff, adjointe aux relations et à la coopération internationale, lors de la présentation de cette délibération. L'élue a ensuite salué l’implication de l’ancien exécutif dans le projet, avant de rappeler son importance pour le rayonnement de Lyon au niveau planétaire.
"Lyon, prend ainsi toute sa part dans la préservation de notre santé à l’échelle globale et renforce sa reconnaissance comme ville phare dans le domaine de la santé." Sonia Zdorovtzoff, adjointe aux relations et à la coopération internationale
Adoptée à l’unanimité par le conseil, l’attribution de cette enveloppe budgétaire ne s’est toutefois pas faite sans que certains membres de l’opposition ne critiquent la position de la ville de Lyon dans le projet.
Le conseil municipal divisé sur la place de la ville dans le projet
Ainsi, Yann Cucherat, le président du groupe Pour Lyon, auquel appartient Gérard Collomb, n’a pas caché son agacement, reprochant à l’exécutif d’avoir laissé la "région s’emparer d’un projet lancé conjointement par la ville et la métropole. En apportant une participation financière plus importante que les autres collectivités, elle devient, de facto, propriétaire du bâtiment alors qu’il aurait été possible d’imaginer des solutions de copropriété". Et de poursuivre, "est-ce pour vous si difficile d’investir dans des projets à forte valeur ajoutée pour notre ville, dès lors qu’ils intéressent les sciences et technique de pointe. Souhaitez-vous définitivement renoncer à toutes nouvelles implantations de cette nature sur notre territoire. Votre absence de combativité sur des sujets aussi majeurs est inquiétante".
Visiblement étonnée par cette prise de position, Françoise Blanc (Droite, centre et indépendants) a tenté de dédramatiser la chose en soulignant le fait que "la capacité financière de la région est très importante". Préférant se réjouir de l’arrivée d’un tel centre d’enseignement à Lyon, l’élue déclarait "qui, dans peu d’années, se souviendra de la répartition du financement de ce projet, alors que Lyon rayonnera de tous ses feux".
"Sur un sujet qui devrait être aussi consensuel, il n’y a pas lieu d’aller chercher une polémique politicienne." Grégory Doucet, maire EELV de Lyon
Avant que le maire de Lyon, Grégory Doucet, ne renvoie la balle à Yann Cucherat, rappelant qu’"il fut un temps, pas si ancien, ou vous-même vous collaboriez très étroitement avec le président de région. L’important aujourd’hui c’est que ce projet puisse aboutir. S’il y a un leadership à soutenir c’est celui de l’OMS, car ce n’est ni un projet de la ville, ni de la région, ni de la Métropole ou de l’État. Sur un sujet qui devrait être aussi consensuel, il n’y a pas lieu d’aller chercher une polémique politicienne."
Bien que la première pierre de l’académie de l’OMS ne sera pas posée à Lyon avant l’automne 2021, le futur centre d’enseignement a déjà annoncé vouloir proposer, dès cet été et jusqu’à la fin de l’année, une trentaine de programmes d’apprentissages en ligne. À terme, l’académie devrait accueillir 200 membres de l’Organisation mondiale de la santé, et recevoir jusqu’à 16 000 apprenants chaque année sur le site du pôle de recherche en biotechnologie de Gerland, dans le 7e arrondissement de Lyon.
"Sur un sujet qui devrait être aussi consensuel, il n’y a pas lieu d’aller chercher une polémique politicienne."
Donc où sera couler le béton du BTP pour cette académie de l'OMS ?