Lors du conseil municipal de Lyon du jeudi 16 décembre, l'adjoint au logement Raphaël Michaud a détaillé le nouveau dispositif déployé par la majorité écologiste pour lutter contre les dérives des locations de meublés touristiques sur des plateformes numériques comme Airbnb.
C'est une préoccupation de la majorité écologiste de la ville de Lyon. Comment mieux faire respecter la réglementation concernant les locations de meublés touristiques en centre-ville ? Depuis la réglementation instaurée par la ville de Lyon en 2017, et renforcée en 2019, les propriétaires de logements doivent respecter un certain nombre de règles concernant la mise en location de leurs biens sur des plateformes numériques comme Airbnb. Les résidences principales ne peuvent par exemple par être louées plus de 120 nuits par année civile.
Mais cette réglementation peine à être respectée. La Ville, qui a obtenu une première condamnation d'un propriétaire dans l'illégalité au printemps dernier, veut donc se donner les moyens de mieux contrôler les locations qui se font par le biais de ces plateformes numériques. Lors du conseil municipal du 16 décembre, l'adjoint au logement, Raphaël Michaud, a fait part du volontarisme de la Ville dans ce domaine. "Sur les meublés touristiques, notre ligne est claire : oui à la location occasionnelle, qui peut être un complément de revenu sur une résidence principale, mais non aux abus sur un marché locatif déjà très tendu".
Un outil pour mieux traiter les données d'Airbnb
La majorité écologiste a donc présenté une délibération censée améliorer les contrôles dans ce secteur. La Ville de Lyon intègre le dispositif API Meublés testé par le ministère de l'Economie en partenariat avec plusieurs villes françaises (Nice, Strasbourg, Bordeaux, La Rochelle). Cet outil doit permettre aux 3,5 agents de la ville dédiés aux contrôles d'avoir un accès facilité aux données transmises par Airbnb. "La ville de Lyon va avoir un meilleur accès aux données de location. Les données, c'est le nerf de la guerre face aux plateformes numérique. Sur les données, les plateformes sont tenus par la loi de transmettre à la ville de Lyon les transactions réalisées. Pour autant, chaque année, c'est un travail extrêmement chronophage pour nos agents auprès de ces plateformes. Cette délibération va permettre d'expérimenter un système de centralisation des données de façon simple et sécurisée avec le ministère de l'Economie", a expliqué Raphaël Michaud.
"La Ville et la Métropole vont aussi renforcer la réglementation en 2022"
Raphaël Michaud, adjoint au logement de la Ville de Lyon
Pour le dire autrement, les agents de la ville dédiés aux contrôles des locations touristiques devaient aller jusqu'ici aller chercher à la main les données des locations sur Airbnb. Désormais, l'outil API meublés va "aspirer" ces données qui seront automatiquement rassemblées dans une base de données. Les agents n'auront plus qu'à les consulter pour contrôler la conformité des déclarations des propriétaires. Selon l'adjoint au logement, Airbnb a déjà réagi en septembre en supprimant 20% d'annonces illégales. "La Ville et la Métropole vont aussi renforcer la réglementation en 2022", a conclu Raphaël Michaud.
Si les membres des différents groupes d'oppositions ont dit soutenir cette délibération lors du conseil municipal, des voix se sont élevées pour critiquer l'effet de report sur les locations touristiques de courte durée de propriétaires gênés par l'encadrement des loyers, entré en vigueur au 1er novembre. "Votre politique d'encadrement des loyers fait que beaucoup de propriétaires ont recours au changement d'usage de leur bien. Ce sont déjà 300 logements à Lyon qui sont passés en Airbnb courte durée en 2021. On voit un décalage entre ce que vous annoncez et ce que vous faites dans la réalité", a critiqué Pierre Oliver, maire Les Républicains du 2e arrondissement.
Les bons classements de Lyon "Meilleure destination urbaine d'Europe 2021" entraine le corollaire des Airbnb. Les problèmes seront pour les locataires à venir (cf Paris, Venise..etc. )