Un daguerréotype d’un pont disparu de Lyon datant de 1840-1841. (@Richard Félix)

La Ville s’offre la plus vieille photographie de Lyon aux enchères

Datée du début des années 1840, la plus vieille représentation photographique de Lyon a été acquise aux enchères par la Ville de Lyon mercredi 8 novembre, pour un montant de 16 744 euros.

La plus vieille représentation photographique de Lyon va faire son retour entre Rhône et Saône. À la demande de la Ville de Lyon, la Bibliothèque municipale de Lyon (BML) a acquis mercredi 8 novembre, via une préemption de l’État, un daguerréotype de Lyon du début des années 1840. Attribuée à Félix Richard, un "ingénieur, physicien, opticien né à Lyon en 1809 et mort à Paris en 1876", cette photographie s’est vendue pour 13 000 euros (16 744 euros avec frais) lors d’une vente aux enchères de la maison parisienne Oger-Blanchet.

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"Une occasion à ne pas louper"

En très bon état malgré quelques rayures, cette prise de vue d'un pont aujourd'hui détruit avait été estimée entre 8 000 et 12 000 euros. "J’avais donné un montant maximal de 20 000 euros à ne pas dépasser", confie Nathalie Perrin-Gilbert, l’adjointe à la Culture de la Ville de Lyon, qui précise que malgré la préemption de l’État, le montant de l’achat sortira bien des caisses de la Ville. Si la municipalité n’a donc pas dépassé son budget pour cette acquisition, le prix final est toutefois légèrement supérieur à son estimation haute.

"J’avais donné un montant maximal de 20 000 euros à ne pas dépasser"

Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe à la Culture de Lyon

"C’était une occasion à ne pas louper pour la ville de Lyon d’acquérir cette première photo de Lyon", justifie avec une certaine excitation dans la voie Nathalie Perrin-Gilbert. Depuis le 26 octobre, au lendemain de l’annonce dans nos colonnes de la mise en vente de ce daguerréotype, l’élue s’activait en coulisses pour s’assurer de son caractère unique et mobiliser les musées de la ville afin de procéder à son acquisition. En s’appuyant sur l’expertise des directeurs des musées Gadagne, des Archives municipales et de la BML, qui ont chacun "corroboré avec leurs propres collections" le fait qu’il puisse s’agir de la première photo de la ville, l’élue a donc donné mandat à la BML pour acheter cette photo de Félix Richard.

Un autre daguerréotype des années 1840

Le doute était permis étant donné la présence dans les collections de la BML d’un autre daguerréotype, figurant lui aussi le pont du Change dans les années 1940. Acquis par la BML en 2020 pour 8 100 euros, celui-ci a toutefois été réalisé quelques années après, puisque sa prise, attribuée à Philippe-Fortuné Durand, est datée de 1845 et montre l’ancien pont endommagé par la crue de 1842 et le nouveau pont du Change (pont de Nemours).

Avant l'achat du daguerréotype de Richard Félix, la BML a retrouvé dans ses archives un autre daguerréotype de Lyon. Attribué à Philippe-Fortuné Durand, celui-ci figure également le pont du Change en 1945, quelques années après sa destruction lors d'une crue. (Crédit : Philippe-Fortuné Durand)

Vraisemblablement réalisé entre 1840 et 1841, le daguerréotype de Richard Félix, montre quant à lui le pont du Change, initialement appelé le pont de Pierre, avant qu’il ne soit endommagé en 1842. Premier ouvrage à franchir la Saône, ce pont consacré en 1070 par l'archevêque de Lyon, Mgr Humbert, était constitué de sept arches, dont l'Arche Merveilleuse, qui était surmontée de maisons.

Le daguerréotype
Un daguerréotype est un ancien procédé photographique inventé par Louis Daguerre en 1839. Il s'agit de l'une des premières méthodes de photographie de l'histoire. Le daguerréotype repose sur l'utilisation d'une plaque de cuivre recouverte d'une fine couche d'argent poli, créant une surface très réfléchissante. Cette plaque était exposée à la lumière dans une caméra obscura, puis développée en utilisant des vapeurs de mercure pour créer une image fixe. Ils ont révolutionné le monde de la photographie en offrant la possibilité de créer des images permanentes, ce qui a ouvert la voie à l'évolution ultérieure de la photographie. Les daguerréotypes étaient largement utilisés au XIXe siècle, aujourd'hui, ils sont considérés comme des objets de collection rares et précieux.

La faire circuler dans les musées de la ville

Dès son arrivée à Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert souhaite que la plus vieille photographie de la capitale des Gaules soit "rendue aux Lyonnais et aux Lyonnaises". "On va la faire circuler entre la Bibliothèque Municipale de Lyon, les Archives de Lyon, le musée Gadagne et peut être l’Institut Lumière qui s’est montré intéressé aussi", précise l’adjointe à la culture. Par la suite, cette prise de vue de 16,4 x 21,6 cm cm sera conservée à l’artothèque de la BML, où elle rejoindra les collections de photographie, tout en étant "mise à disposition des institutions qui voudront le montrer". 

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