Selon des documents inédits, révélés par Libération, plusieurs évêques étaient au courant du "comportement extrêmement problématique" de l'abbé depuis 1955.
De nouveaux documents inédits révélés par Libération montrent que l’Eglise était au courant des agissements du lyonnais Henri Grouès, plus connu sous le nom de l’Abbé Pierre. En 1955, alors au sommet de la gloire, l’ancien résistant se rend aux Etats-Unis pour, explique-t-il alors “parler à des hommes généreux des problèmes de l’homme”. C’est au cours de ce déplacement que le fondateur d’Emmaüs aurait eu " un comportement extrêmement problématique", notamment à l’encontre de deux femmes à New York.
Au moins cinq personnalités de l’Eglise catholique informées
Toujours selon nos confrères, des prélats très influents tels que le cardinal américain Francis Spellman archevêque de New York de 1939 à 1967, le cardinal français Maurice Feltin, archevêque de Paris de 1949 à 1966 et au moins deux autres archevêques français ont été alertés des dérives du fondateur d’Emmaüs.
D'autres victimes à l'étranger
Il n’y a pas qu’aux États-Unis que l'Abbé Pierre verra son comportement signalé. Au Québec, des années plus tard, « un prêtre canadien nous a raconté que l’abbé Pierre avait été exfiltré, en 1963, après un accord entre la police et les autorités ecclésiales à cause de sa conduite avec les femmes », rapporte l’historien André Paul, là encore interrogé par Libération.
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