Alors qu’une crise économique menace de succéder à la crise sanitaire, Thierry Gardon, le président du tribunal de commerce de Lyon, décrit une situation bonne. Anormalement bonne. Pour lui, les mesures gouvernementales ont permis à des entreprises déjà en difficulté d’obtenir un sursis coûteux pour les finances publiques.
Lyon Capitale : Quel est le bulletin de santé des entreprises de l’agglomération lyonnaise à la veille d’une rentrée économique présentée comme très périlleuse ? Thierry Gardon : Du 1er avril au 28 août, nous avons connu une baisse de 50 % du nombre de défaillances d’entreprise. Sur les procédures préventives, comme les sauvegardes ou les redressements, nous avons 48 % de dossiers en moins. Les assignations de créanciers sont aussi moins nombreuses. L’an passé, nous en avions plus de 200 à cette époque contre 50 depuis le début de l’année. Et 30 ont été lancées avant le confinement. L’Urssaf n’engage plus de poursuites. Ce que nous observons, c’est la traduction des propos d’Emmanuel Macron quand il expliquait qu’il n’y aurait pas de faillites “coûte que coûte”. Les entreprises en difficulté ont été placées sous assistance respiratoire par les prêts garantis par l’État (PGE) ou les reports de charges et d’impôts. Les défaillances sont insignifiantes aujourd’hui, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’y ait pas d’entreprises en difficulté. Dans les médias, on a entendu parler des plans sociaux au sein de certains grands groupes comme Alinéa ou Camaïeu. Les Français peuvent imaginer que des entreprises tombent, mais ces défaillances médiatisées ne sont pas significatives. Surtout que les sociétés dont on a beaucoup parlé ces dernières semaines étaient déjà en grande difficulté avant l’épidémie de Covid-19.Il vous reste 78 % de l'article à lire.
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