tique sur une feuille
Tique. Crédit : Wikimedia commons

L’Auvergne-Rhône-Alpes confrontée à la montée de l’encéphalite à tiques

L’encéphalite à tiques, une maladie pouvant entraîner une atteinte du système nerveux, gagne du terrain en Auvergne-Rhône-Alpes, où 31 cas ont été recensés en deux ans.

Moins connue que la maladie de Lyme, qui peut parfois entraîner une maladie invalidante, l’encéphalite à tiques gagne du terrain en France. Tout particulièrement dans la région Auvergne-Rhône-Alpes où 31 des 71 cas recensés dans l’Hexagone au cours des deux dernières années ont été enregistrés, selon un rapport publié par Santé publique France (SpF).  

La Haute-Savoie très touchée

Alors qu’elle n’était jusqu’ici pas identifiée comme une zone importante de circulation du virus, à l’inverse de l’Alsace, l’Auvergne-Rhône-Alpes abrite des massifs désormais particulièrement à risque, à l’instar du Forez, qui marque le passage du Puy-de-Dôme à la Loire. Selon, SpF, "de façon inattendue, le département ayant rapporté le plus de cas au cours de ces deux dernières années est la Haute-Savoie", avec 14 personnes infectées, "alors que la reconnaissance du virus y est beaucoup plus récente qu’en Alsace".

Lieux probables de contamination de l'encéphalite à tiques en France entre mai 2021 et mai 2023. (Crédit Santé publique France)

Dans le détail, au niveau régional, des cas ont également été recensés dans la Loire (3), l’Ain (2), le Puy-de-Dôme (2), l’Isère (1) et la Savoie (1). Des territoires à risque connu, avant même l’inscription de ce virus sur la liste des maladies à déclaration obligatoire (MDO) en mai 2021 et qui a conduit à ce premier bilan dressé après deux ans de surveillance de la maladie en France. À cela s’ajoute des infections enregistrées dans des départements où aucun cas humain n’avait jusqu’ici été notifié, à l’instar du Rhône (4), de l’Ardèche (2) et du Cantal (2).

Experte auprès de SpF, Alexandra Mailles expliquait lors d'une conférence de presse tenue début juillet qu'avec "le changement climatique, certains pays ou régions deviennent plus favorables aux tiques". Et d'ajouter : "On a maintenant les conditions, dans un certain nombre de régions, pour des transmissions".

Des séquelles dans près de 40% des cas

Concrètement, d’après SpF, "après une incubation d’une à deux semaines, la maladie débute brutalement, avec de la fièvre, des maux de tête et des douleurs des muscles et articulations". Apparaissent ensuite chez "20 à 30% des malades, des symptômes dus à une atteinte du système nerveux central (encéphalite, myélite) ou périphérique parésie ou paralysie d’un membre". L’Agence nationale de santé publique précise également que si moins de 1% des personnes atteintes décèdent après avoir été infectées, "les séquelles (principalement paralysies et troubles du comportement) peuvent atteindre jusqu’à 40% des cas".

"Des séquelles importantes suite à l'atteinte du système nerveux central"

Alexandra Mailles experte de Santé publique France

Sur les 71 personnes contaminées en France entre mai 2021 et mai 2023, dont l’âge médian est de 48 ans, 67 ont ainsi été hospitalisées, mais aucune n’est décédée. 26 présentaient les symptômes d’une méningite, 27 d’une encéphalite, 9 d’une méningo-encéphalite et 2 d’une encéphalomyélite. 

Pas de médicament antiviral, mais des vaccins

Ce premier bilan dressé par Spf donne également quelques indications sur le profil des personnes ayant été infectées. Ainsi, 11 malades exerçaient une profession pouvant les exposer à une piqûre de tique, "éleveur ou famille d’un éleveur ou ouvrier d’élevage de chevaux ou ruminants (7), agent de l’Office National des Forêts (ONF) (1), horticulteur (1), forestier (1), étudiant en lycée agricole (1)". À cela s’ajoute 18 cas de personnes ayant consommé du lait cru : fromage de chèvre, fromage de brebis, reblochon, la transmission pouvant passer par des ruminants infectés, chèvres principalement, et le virus se retrouver dans ces produits au lait cru. Trois cas ont notamment été identifiés dans le Rhône après "une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) attribuée à un fromage frais de chèvre fabriqué à partir du lait cru d’un troupeau se trouvant dans le Rhône". 

À ce jour, toujours selon SpF, il n’existe "aucun médicament antiviral spécifique contre cette maladie. Le traitement est uniquement symptomatique". Toutefois, deux vaccins contre l’encéphalite à tique sont commercialisés en France. Celle-ci "diminue notamment le risque individuel de contracter la maladie, et prévient les formes cliniques les plus graves" souligne SpF.

Pour se protéger, des vêtements longs en forêt ou dans des herbes hautes sont conseillés. Par ailleurs, après une balade dans la nature ou si vous travaillez en extérieur, il convient donc de porter une attention toute particulière aux endroits de votre corps ou la tique aime se loger : cuir chevelu, pli des genoux, aines, aisselles, organes génitaux, etc.

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