La ligne 44 des Cars du Rhône dessert l’aéroport Saint-Exupéry au prix de 2 euros. Elle pourrait s’affirmer comme une concurrente à la fois de Rhônexpress et des parkings de l’aéroport.
Après la navette low cost GoAirport, un autre concurrent de taille se dresse face à Rhônexpress : la ligne 44 des Cars du Rhône. Son itinéraire a été revu et, depuis le 21 juillet, elle relie le rond-point de l'Epine (à Genas, à proximité de la rocade Est) à l'aéroport Saint-Exupéry en 25 minutes. Pour un prix nettement plus attractif : 2 euros l'aller pour les cars bleus, contre 15,70 euros pour les trams rouges. La fréquence reste poussive durant l'été (grosso modo, un car par heure) mais elle va s'améliorer à la rentrée, avec un départ tous les quarts d'heure aux heures de pointe.
“Deux logiques différentes”
La Ville de Genas s'est démenée pour obtenir cette ligne. Ayant toujours refusé son adhésion au Sytral, elle a obtenue le 44 auprès du Syndicat mixte des transports du Rhône, piloté par le conseil général, dans lequel siège le maire UMP, Daniel Valero. Lui se défend de vouloir concurrencer Rhônexpress. Il explique avoir voulu donner un accès en transport collectif à la zone industrielle de sa commune. "Ce sont deux logiques différentes : la desserte des territoires pour la ligne 44 [en vert sur la carte ci-dessous, ndlr] et la desserte d'un équipement structurant pour Rhônexpress, observe sa collaboratrice. La clientèle internationale pressée continuera à prendre Rhônexpress."
"L'aéroport est au bout de notre rue et on ne pouvait pas y aller en bus, poursuit-elle. Beaucoup de cadres supérieurs sont venus habiter Genas parce qu'ils sont à côté de la gare TGV. Rien qu'au sein de ma municipalité nous avons deux élus qui montent à Paris deux ou trois fois par semaine." Les horaires de la nouvelle ligne ont été pensés de façon à coller au premier et au dernier TGV quotidiens.
Cette ligne bon marché devrait cependant intéresser au-delà de Genas. D'autant que le stationnement est gratuit dans la commune, contrairement aux abords de l'aéroport (53 euros la semaine au minimum). "Beaucoup de places sont en zone bleue, au temps de stationnement limité", objecte le maire. Il espère ne pas voir déferler un déluge de voitures dans sa commune résidentielle. "Nous ne voulons pas devenir un parking-relais", proteste sa collaboratrice. Les Lyonnais auront aussi la possibilité de monter dans un car 21 à la Soie et prendre la correspondance 44 à Genas.
Une ligne menacée par le Sytral ?
Cette desserte est cependant en sursis. L'an prochain, le Sytral va s'élargir à l'ensemble du département du Rhône. Genas, cette fois, ne pourra pas y couper. Les lignes actuelles seront alors reconfigurées et intégrées au réseau TCL. Or le syndicat des transports lyonnais a toujours été sensible à une bonne entente avec Rhônexpress. Une clause de non-concurrence lie le Département, membre du Sytral, à l'entreprise qui gère les tramways rouges. Daniel Valero est cependant confiant : "Cette ligne sera précurseur d'un tramway qui reliera dans le futur Eurexpo à la zone industrielle de Saint-Laurent-de-Mure, à l'aéroport et au Nord-Isère. Ce sera le pendant sud de Rhônexpress." L'objectif de concurrence sera alors assumé.