Et de trois ! Le chef Julien Gautier ouvre un bistrot à tapas aux Brotteaux.
Julien Gautier, chef propriétaire du M et du Bouchon Sully, dans le quartier Foch (Lyon 6e) vient d'ouvrir une nouvelle adresse, typée bar à vins et restaurant à tapas. Toujours dans le 6e, à l'angle des rues Bugeaud et Masséna, au lieu et place de feu le restaurant 1 étoile La Mutinerie, fermé en début d'été.
Le Casse Vins est ouvert du lundi au vendredi, en afterwork, de 17h (pour les fin de journées courtes) à minuit. En cuisine, Marie Pitié et ses cinq ans d'expérience dans la galaxie Gautier, d'abord au Bouchon Sully puis, en montée de gamme, au M. Côté vins, le fidèle Emmanuel Tachon-Foley, directeur de salle et "Monsieur vins" du M. Le duo s'est associé au chef du M, l'excellent Harvey Trollope.
Couper le vin
Si le "casse-vin", selon certaines sources, peut être entendu comme une autre façon de nommer le "mâchon", il est aussi une manière de casser le petit blanc ou le petit rouge du matin. En d'autres termes, de le "couper", d' "éponger", avec quelques victuailles bien guignolesques.
Frédéric Dard, dans son roman "Deuil Express", parle du casse-vin : "Quand ça mord pas, on plante sa gaule entre deux pierres et on va jouer aux boules. Or, jouer aux boules donne soif…Tout est là…Pour casser le Beaujolais, on mange du saucisson (…)"
Le Guichet du Savoir - formidable service de questions-réponses de la bibliothèque municipale de Lyon - que nous avons consulté, cite plusieurs ouvrages. Dont l'article Buvaison et lichaison au pays de Guignol et de Gnafron : le vin, son absorption, les plaisirs du gosier (tiré du livre "L'imaginaire du vin") : "Le vin ne s’avale pas forcément d’un trait. Le casse-vin, charcutaille ou saucisson par exemple, permet d’agréablement casser le vin."
Au menu du bistrot Le Casse Vins, un délicieux pâté croûte (14€), une belle terrine de volaille (10€), un rafraîchissant ceviche de maigre ("siwichi", qui signifie poisson frais en quechua), poisson méconnu comparable au bar mais plus fin, un combo chèvre frais, tomates, courgettes et ciboulette (7€), très frais, des oeufs mimosa (9€) émulsion herbeuse , sardines et câpres ou des travers de cochon confit (14€) gourmands à souhait.
Et l'idée, quand tout sera bien rôdé d'aller vers des assiettes plus travaillées comme des saint-jacques pôelées, des cotes de boeuf, etc.
Pour les vins, on a pu apprécier les viognier 2002 de Christophe Semaska et "Secret de famille" de Paul Jaboulet Aîné.
Le mieux est de se faire conseiller, la carte étant riche de plus de 200 références, beaujolais, bourgogne, mâconnais, vallée du Rhône, Savoie, Val-de-Loire, Sud Ouest, Corse, Alsace, Provence et vins du monde - avec une belle sélection en magnum.
Le Casse Vins
123 rue Bugeaud, Lyon 6e
04 72 74 91 51