“Le centre doit se renouveler profondément à Lyon”
par Pierre Rousselot
Suite aux élections sénatoriales du 28 septembre, le président des Jeunes UDI du Rhône, Pierre Rousselot nous a envoyé la tribune libre ci-dessous.
“Depuis que j’ai adhéré à l’UDF en 2007, on m’a toujours dit que Lyon était une terre du centre-droit, que nos valeurs et nos idées incarnaient cette ville. Nous avions, nous centristes, les clefs pour réussir… Pourtant, la réalité est tout autre. D’échec en échec, de score minable en score minable, de perte d’élus en perte d’élus, nous avons continué à croire en l’idée que nous détenions la vérité, que nos défaites étaient la faute des autres, des “grands méchants”, que les modes de scrutin de la Ve République n’étaient pas faits pour nous, et que de toute façon il fallait faire avec.
“Pourtant, les “grands méchants” n’ont fait que jouer avec notre bêtise. Pourtant, l’histoire de la Ve République est jalonnée de nombreuses victoires du centre-droit. Pourtant, seuls l’immobilisme et le nombrilisme sont facteurs d’échec !
“À la différence de nos partenaires de l’UMP, qui sont capables de s’unir derrière un objectif lors des grandes échéances, en mettant leurs divisions, souvent profondes, de côté, nous sommes incapables de mettre pour quelques semaines nos différences au placard afin de faire gagner notre cause. Pourquoi ? Car notre histoire est gangrenée par la jalousie des uns envers les autres, par les egos surdimensionnés, par les ambitions personnelles et utopiques de certains, par des antécédents entre personnes qui nous empêchent d’avancer tous ensemble… En somme, peu de problèmes de fond, que des problèmes de personnes.
“Quand le centre progresse ailleurs, il perd ici. Le résultat des élections sénatoriales n’est pas la conséquence des choix d’une personne ! En une seule génération, depuis la défaite d’Anne-Marie Comparini, le centre-droit a tout perdu à Lyon… non pas à cause d’idées dépassées, mais à cause de ces hommes et ces femmes, élus ou non, qui n’ont jamais compris que seule l’unité pouvait faire gagner.
“Notre défaite est la responsabilité de tous, moi y compris.
“Il est temps de changer tout cela, d’avancer ensemble, de faire le bilan de 10 ans d’échecs, de se parler, enfin, face à face, tous ensemble, pour bâtir l’avenir. Et si demain l’UDI aura un nouveau président au niveau national, il faudra que les militants de la métropole choisissent un nouveau porte-drapeau dans les mois à venir pour les représenter.
“Il est temps de se trouver un vrai leader, qui écoute, qui décide, qui agit, qui prend des risques, qui défend l’intérêt de tous avant de défendre sa propre carrière ! Ce président, ou cette présidente, devra venir du terrain. Il devra être expérimenté, charismatique et rassembleur !
“Il est temps de tout mettre à plat, de tourner la page des rancœurs passées, de pousser une nouvelle génération d’élus, qui aura la responsabilité de notre futur, et saura porter nos ambitions collectives. Nous devons construire une fédération qui nous ressemble et qui nous rassemble, qui accepte tout le monde dans sa diversité, et qui sache dépasser les egos !
“Il est temps de nous voir tels que nous sommes, de ne plus avoir honte, et d’aller à la rencontre des Lyonnaises et des Lyonnais, sur le terrain, plutôt que d’attendre qu’ils viennent à nous. Il est temps de penser à leurs problèmes plutôt que de ressasser les nôtres.
“Si nous voulons exister à l’avenir, il faut oser et entrer à nouveau dans le débat public. Plus personne n’ose aujourd’hui parler de sécurité, de laïcité ou de système d’intégration, sans être étiqueté “extrême droite”. Or, c’est justement parce que les partis modérés n’en parlent plus que le Front national peut disperser dans l’opinion publique ses idées populistes et dangereuses sur les différences religieuses. Nous devons à nouveau oser ! Prendre la parole sur la sécurité sans avoir peur, débattre et proposer sur notre système d’intégration qui est en panne, mais également sur l’ensemble des sujets de société. Il n’y a pas que l’économie et la productivité qui soient à l’arrêt en France, mais bien l’ensemble de notre nation, qui, en quête d’identité et sans espoir, a perdu toute combativité. À nous de faire à nouveau rêver d’Europe, et la faire concrètement, car sans elle nous ne pourrons pas relever les défis du siècle à venir tels que le changement climatique, la gestion des migrations, la préservation de la paix.
“À nous d’être acteurs, d’être présents, d’être ambitieux, d’être vivants.”