François Hollande Lyon détail © Tim Douet
© Tim Douet

Le changement, pour quoi faire ?

Pendant sa campagne électorale, François Hollande proclamait : “Le changement, c’est maintenant.” Désormais, il est annoncé pour 2017, peut-être…

En réalité depuis 1974, lors de l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, nous glissons vers le déclin, nous le pressentons, nous le savons et commençons même à considérer que c’est inéluctable.

Les alternances et les cohabitations (c’est la même chose) successives l’indiquent : 1974 Giscard-Chirac, 1981 Mitterrand-Mauroy, 1986 Mitterrand-Chirac, 1988 Mitterrand-Rocard, 1993 Mitterrand-Balladur, 1995 Chirac-Juppé, 1997 Chirac-Jospin, 2002 Chirac-Raffarin, 2007 Sarkozy-Fillon, 2012 Hollande-Ayrault, de sorte qu’en quarante ans le pouvoir est passé de la droite vers la gauche, de la gauche vers la droite sept fois, une fois tous les cinq, six ans.

Ces renversements de majorité ont-ils amélioré la situation ? Ne constatons-nous pas la même inefficacité, les mêmes antagonismes, les mêmes promesses démagogiques et vaines, les mêmes querelles de personnes à droite comme à gauche ? Les extrêmes – Mélenchon/Le Pen –, qui se ressemblent par bien des points et se rejoignent, ne sont évidemment pas la solution. Peu à peu, le peuple ne croit plus à une démocratie qui illustre et définit parfaitement le propos de Tomasi di Lampedusa dans Le Guépard : “Il faut que tout change pour que rien ne change.” Alors ?

Le problème réside dans la médiocrité du personnel politique ; entendons-nous bien, il ne s’agit pas de médiocrité individuelle – il y a chez les hommes et les femmes politiques la même proportion d’individus intelligents, honnêtes, pervers, stupides que dans le reste de la population. Il s’agit d’une médiocrité institutionnelle, générée par un système méritocratique qui provoque des parcours générationnels conduisant de la mairie au Parlement, au gouvernement, à Matignon, à la présidence de la République.

Il faut de trente à quarante ans pour atteindre – le cas échéant – le sommet. Les politiques mus par l’ambition gèrent donc des carrières, par force ils sont au service d’eux-mêmes et non au service de la nation. Toutes les dérives résultent de cette circonstance. La pureté, la moralité, l’abnégation ne résistent pas à la durée, à la volonté d’être réélu, d’être promu. Ils ne sont évidemment pas “tous pourris”, mais le système entraîne des prémisses glissantes et variables de corruption.

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