Mais pour que ça ne se voit pas trop, elle a lâché quelques propositions. Par exemple, la création de 45 000 emplois en trois ans pour réduire le chômage des jeunes de 40%. Pour les mesures précises, il faudra attendre que Nicolas Sarkozy, le 8 février, décline le plan banlieues final, rebaptisé au passage "Espoir banlieues". Qu'est donc venue faire Fadela Amara en banlieue lyonnaise ? Certainement pas se rabibocher avec sa ministre de tutelle, Christine Boutin. En ouverture de la matinée, celle-ci a tout simplement court-circuité sa secrétaire d'Etat en annonçant ses propres propositions, notamment le versement global des subventions d'Etat aux communes pour laisser aux maires le choix dans leur utilisation.
Cet espèce de colloque qui s'est déroulé mardi 22 janvier devant 1000 personnes, plutôt calmes, a consisté en la succession de discours et d'"ateliers" (sur l'emploi et l'éducation) entrecoupés de quelques signatures symboliques. Bref, 600 000 euros dépensés en paroles généreuses. Yves Mena, de l'association vaudaise Agora : "depuis 17 ans, j'ai toujours entendu des discours aussi beaux qu'inefficients". Maurice Charrier, le maire (ex-PCF) de la commune qui accueillait la ministre en même temps que ses adjoints manifestaient contre cette venue, a déclaré qu'il se retrouvait dans les orientations du discours : "la question maintenant, c'est de savoir avec quels moyens, avec quel niveau d'ambition et dans quelle durée, cela va se mettre en place". Rendez-vous le 8 février pour connaître une partie de la réponse.