Le co-fondateur de Lyon Street Food Festival offre le petit déjeuner aux policiers

Thomas Zimmermann, co-créateur du plus grand festival de cuisine de rue de France, a soutenu les policiers lyonnais dans un contexte de méfiance et de défiance.

L'initiative est originale - pour ne pas dire unique à Lyon - et louable : remonter le moral des policiers en leur offrant le petit déjeuner.  "J'en avais un peu le ras-le-bol d'entendre et de lire les insanités relayées sur les réseaux sociaux à propos des policiers. Les gens qui tapent sur la police ne représentent qu'une minorité, je voulais simplement leur montrer que la grande majorité des Lyonnais les soutenaient." Thomas Zimmermann, président de Food trucks Gourmets (spécialisé dans la mise en place et la gestion de villages gourmands lors de très grands événements sportifs, culturels ou festifs) est connu à Lyon pour avoir créé, en 2014, le Lyon Street Food Festival qui réunit chaque année pas moins de 20 000 personnes.

Lire : Comment le Lyon Street Food Festival influence la cuisine lyonnaise.

Hasard du calendrier ou pas, ce mardi 23 juin est la Journée des Nations Unies pour la fonction publique. "Aujourd’hui, alors que nous rendons hommage à ces travailleurs et travailleuses essentiels et à bien d’autres encore, nous nous devons de réfléchir aux moyens de mieux les protéger, de reconnaître pleinement leur rôle et d’investir dans leur bien-être, tandis qu’ensemble, nous allons tout faire pour reconstruire en mieux." a expliqué António Guterres, secrétaire général des Nations Unies.

"Tout est blanc ou noir, il n'y a plus de nuances"

Cette initiative citoyenne intervient dans le contexte anti-policier des manifestations "contre les violences policières" de ces dernières semaines et quelques jours après l'agression sauvage d'un policier rentrant chez lui avec sa femme, dans le 7e arrondissement, pas trois personnes, dont deux mineurs (ITT de 45 jours). "Quand j'en parle autour de moi, on me dit que ça fait partie du métier. Mais non, ça ne fait pas partie du métier de se faire insulter tout le temps, de se faire lyncher" expliquait-il récemment sur France 3.

Sur la petite place arborée devant le 113 rue Bataille, dans le 8e arrondissement, une centaine de policiers de différents services de la Sûreté départementale a pu profiter, de 7h30 à 9h30, de ce "petit déjeuner de soutien à nos policiers". "C'est vraiment sympa, ça nous fait du bien car on se sent un peu comme des laissés-pour-compte par certaines personnes, pour la plupart instrumentalisées, et certains politiques dont le ministre de l'Intérieur, celui qu'on appelle le premier flic de France" explique un fonctionnaire de la brigade financière. Un autre, plus jeune, à la brigade criminelle, ne comprend pas ce "déferlement de haine et de violences". "Des brebis galeuses, il y en a dans toutes les professions, les journalistes notamment. Ce qui m'inquiète, c'est qu'il n'y a plus de nuance. Tout est blanc ou noir. On fait des raccourcis, car c'est souvent plus simple. Ce qui amène à des généralités. Soit tu es avec eux, soit tu es contre eux. C'est à la fois malsain et dangereux."

"Une maigre mais importante consolation" explique l'initiateur de ce petit déjeuner, pour celles et ceux qui, au lendemain des attentats, étaient applaudis comme des héros et sont, aujourd'hui, conspués comme des traîtres.

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